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Première condamnation pour excision au Royaume-Uni


Statue de la justice devant la Cour criminelle de l'Old Bailey, Londres.
Statue de la justice devant la Cour criminelle de l'Old Bailey, Londres.

La cour criminelle de l'Old Bailey à Londres a condamné une Ougandaise de 37 ans pour une excision commise sur sa fille âgée de trois ans.

Sa peine sera prononcée le 8 mars. Elle encourt jusqu'à 14 ans de prison. Également poursuivi, le père de la fillette, âgé de 43 ans et d'origine ghanéenne, n'a pas été condamné.

L'excision est illégale depuis 1985 au Royaume-Uni, mais aucune condamnation n'avait été prononcée jusqu'ici. La loi a depuis été complétée afin de permettre les poursuites contre les personnes emmenant des enfants à l'étranger dans le but de commettre ces mutilations.

Les parents avaient amené leur petite fille en sang à l'hôpital, en août 2017. Ils avaient affirmé qu'elle était tombée d'un plan de travail de cuisine et s'était blessée sur le bord d'une porte de placard en métal. Mais cette version a été réfutée par chacun des experts appelés à témoigner au cours du procès.

Les médecins ont constaté que les blessures concordaient davantage avec l'hypothèse d'une mutilation génitale. Un chirurgien avait conclu que l'enfant avait été mutilée au scalpel, après avoir retrouvé trois blessures distinctes, et aucune ecchymose.

Après une perquisition au domicile londonien de la mère, les enquêteurs ont découvert qu'elle s'adonnait à des pratiques relevant de la sorcellerie.

Allen Davis, en charge des questions relatives à l'excision au sein de la police londonienne, a souhaité que cette condamnation puisse avoir un effet "dissuasif".

"Nous avons affaire à des communautés relativement fermées. C'est un réel défi pour les personnes de prendre la parole et de parler de ce qui se passe dans ces communautés quand elles craignent d'être victimes d'ostracisme", a-t-il expliqué.

"Les mutilations génitales féminines ont un impact physique et émotionnel effroyable sur les victimes, qui perdure généralement toute leur vie", a souligné Lynette Woodrow, du Crown Prosecution Service, le service chargé des poursuites au Royaume-Uni. "Nous n'hésiterons pas à poursuivre ceux qui commettent cette violation ignoble."

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