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Première comparution du chef des ADF en Ouganda


Le chef des rebelles ougandais, Jamil Mukulu, est escorté par des gardiens de la prison tanzanienne devant le tribunal d'instance à Dar es-Salaam, le 22 mai 2015.
Le chef des rebelles ougandais, Jamil Mukulu, est escorté par des gardiens de la prison tanzanienne devant le tribunal d'instance à Dar es-Salaam, le 22 mai 2015.

Le chef des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle armé ougandais actif en République démocratique du Congo (RDC), a comparu devant la justice à Kampala, où il est accusé de crime contre l'humanité.

Jamil Mukulu est en détention provisoire depuis juillet 2015, lorsqu'il avait été extradé depuis la Tanzanie où il avait été arrêté quelques mois auparavant.

Opposés au régime du président ougandais Yoweri Museveni, les rebelles musulmans des ADF sont notamment accusés par la RDC et l'ONU d'être responsables de massacres des civils ayant fait plusieurs centaines de morts dans la région de Beni (est de la RDC) depuis octobre 2014.

Lors de l'audience lundi, Jamil Mukulu a clamé son innocence. "Je ne suis pas un meurtrier. Ils veulent nous assassiner", a-t-il lancé aux journalistes.

Il a comparu au côtés de 34 co-accusés, qui ont tous affirmé par l'intermédiaire de leurs avocats avoir été torturés lors de la détention.

Tous seront jugés par une chambre spéciale de la Haute cour de justice, la plus haute juridiction ougandaise, mise en place il y a une dizaine d'années pour juger les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

>> Lire aussi : Jamil Mukulu, chef des ADF, inculpé en Ouganda

Créés en 1989 pour défendre les droits de musulmans s'estimant bafoués par le régime de Kampala, les ADF (Allied Democratic Forces) avaient été progressivement repoussés vers l'ouest par l'armée ougandaise, jusqu'à s'installer dans l'est de la RDC, une région riche de ressources naturelles et en proie à de nombreux conflits armés.

Là, ce groupe à l'idéologie méconnue, qui vit largement replié sur lui-même, s'est rendu coupable de multiples atrocités selon les Nations unies, qui évoquent notamment des centaines de civils massacrés, des mutilations à la machette, des viols de masse et l'embrigadement d'enfants soldats.

>> Lire aussi : La RDC exige l’extradition du leader des ADF arrêté en Tanzanie

Cette version a été remise en cause en 2015 par le Groupe d'études sur le Congo de l'Université de New York, selon lequel les responsabilités sont partagées entre les ADF, mais aussi d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.

"Les attaques attribuées aux ADF en République démocratique du Congo prennent place dans un contexte très opaque, où toute une série d'acteurs armés dissimulent leurs actions sous le drapeau des ADF", a déclaré à l'AFP Kristof Titeca, un expert de l'université d'Anvers (Belgique).

Les ADF sont également accusés de la mort de quinze Casques bleus tanzaniens dans la région de Beni en décembre 2017.

Avec AFP

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