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Plan de lutte contre la maladie du manioc


Une femme épluche des couches extérieures de manioc pour le plat d'accompagnement, attiéké, à Abidjan, le 22 mai 2018.
Une femme épluche des couches extérieures de manioc pour le plat d'accompagnement, attiéké, à Abidjan, le 22 mai 2018.

Des chercheurs africains ont décidé mercredi à Bingerville (près d'Abidjan) de l'élaboration d'un plan d'action de lutte contre la maladie du manioc, "une plante stratégique", assurant la sécurité alimentaire d'un demi-milliard d'Africains.

Ces chercheurs ont débattu de la création "d'un service d'éveil, d'une communication assez claire et des financements: le tout articulé autour d'un programme bien défini pour déboucher sur un plan national", a expliqué à l'AFP le Dr Justin Pita, directeur exécutif du programme West African Virus Epidemiology (WAVE), axé sur la sécurité alimentaire et financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.

Le Dr Pita a rencontré, le 16 octobre à Berlin le milliardaire américain Bill Gates qui a promis d'appuyer et de financer "les actions concrètes de ripostes" contre la "striure brune du manioc", une maladie virale, qui pourrait provoquer des pertes de rendement pouvant atteindre 90 à 100%.

Cette maladie, également appelée "l'Ebola du manioc", est en train de faire mouvement vers l'Afrique de l'Ouest, après avoir été identifiée en Afrique centrale.

"Aussi, sommes-nous en face de nos responsabilités, en tant que chercheurs pour proposer à nos Etats d'Afrique, des solutions à travers des plans d'actions nationaux et régionaux contre la progression des maladies virales du manioc", a souligné la directrice de recherche au ministère ivoirien de la Recherche scientifique, la professeure Pétronille Acray-Zengbe.

Pour la scientifique ivoirienne, "le manioc cultivé principalement par les petits agriculteurs, (...) a été longtemps ignoré par les chercheurs et les consommateurs africains, qui le considéraient comme la nourriture des pauvres", alors que "le manioc est aussi une culture qui résiste aux changements climatiques".

L'Afrique est le plus grand producteur mondial de cette plante (57%), dont on consomme les tubercules, riches en glucides et en amidon, mais aussi les feuilles et la fécule (qui a plutôt l'aspect d'une semoule), produite à partir des racines.

Le manioc s'est imposé comme une culture stratégique pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté sur le continent. Culture de subsistance et de rente pour les producteurs, il rentre dans l'aliment de base de 500 millions d'Africains.

Outre, la Côte d'Ivoire, les scientifiques sont venus de dix pays: Ghana, Gabon, Bénin, Togo, Nigeria, Burkina Faso, République démocratique du Congo, Sierra Léone, Togo.

Le programme WAVE, dont le siège se trouve à Bingerville, près d'Abidjan, prône "une approche régionale" pour combattre la maladie.

Avec AFP

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