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Plainte contre les chefs des entreprises publiques en poste après l'expiration de leurs mandats


L’audience du Conseil constitutionnel sur le dépassement des mandats de certains responsables d’entreprises d’Etat suite au recours du Front des démocrates Camerounais à Yaoundé, le 7 septembre 2021.
L’audience du Conseil constitutionnel sur le dépassement des mandats de certains responsables d’entreprises d’Etat suite au recours du Front des démocrates Camerounais à Yaoundé, le 7 septembre 2021.

Au Cameroun la loi fixe la durée de ces hautes fonctions à un maximum de 9 ans.

Pendant combien d’années peut-on rester à la tête d’organisations de l’administration publique? Au Cameroun la loi fixe la durée de ces hautes fonctions à un maximum de 9 ans. Mais il se trouve que plusieurs responsables sont à la tête d’entreprises publiques depuis plusieurs décennies.

Camille Moute à Bidias, dirige le Fonds national de l’emploi depuis 31 ans, Adolphe Moudiki est administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures depuis 28 ans. Un dizaine d’autres responsables des entreprises et établissements publics ont entre 20 et 10 ans à une même fonction sans discontinuer.

Ceci doit cesser, selon le Front des démocrates Camerounais, un parti de l’opposition qui a d’ailleurs saisi le Conseil constitutionnel, afin de déchoir ces dirigeants. Robert Ekani, le directeur national du parti, a défendu ce recours début septembre devant le Conseil constitutionnel.

Des hauts fonctionnaires camerounais restent en poste au-delà de leur mandat légal
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Mais, regrette –t-il, "nos éminents membres du Conseil constitutionnel ne se sont appuyés que sur la Constitution et sur les règlements de fonctionnement du Conseil constitutionnel pour statuer sur la non recevabilité de notre recours pour défaut de qualité".

Malgré le rejet de son recours, Robert Ekani a annoncé une nouvelle saisine de la justice: "Nous allons cette fois saisir la Chambre administrative et le Tribunal criminel spécial", promet-il.

Les Camerounais ordinaires ne sont pas indifférents à ce sujet.

"La loi est taillée pour sauvegarder les intérêts d’une certaine catégorie de personnes et je dis que dans des démocraties dites modernes ce n’est pas bien. Je pense que notre nation devrait véritablement s’arrimer au respect strict de la loi", soutient un opérateur économique de la capitale.

"Quand il y a une loi, il faut la respecter ou à défaut retirer la loi", tempête un employé du secteur privé rencontré à Yaoundé. "Il y a beaucoup de Camerounais qualifiés qui sont au chômage et qui auraient pu occuper ces postes et faire mieux", ajoute-t-il.

Quelques perles rares

En avril 2019, l’ancienne directrice générale adjointe de l’Institut supérieur de management public (ISPM), Pr Vivianne Ondoua Biwolé, a demandé à être déchargée de ses fonctions après avoir cumulé 9 ans à son poste.

"Je me disais que je connais la loi, j’ai lu la loi parce que les responsabilités pénales et civiles sont individuelles, et on ne peut pas tout attendre du président de la république puisque l’activité doit se réguler", précise-t-elle, ajoutant que "je ne voulais pas rentrer dans l’illégalité".

Un autre responsable d’un établissement public a emboité le pas au Pr Vivianne Ondoua. Il s'agit de Jean Pierre Kedi, l’ancien directeur général de l’Agence de régulation de l’électricité (ARSEL). En juillet 2019, il demande à quitter ce poste qu'il a occupé pendant plus de 9 ans.

Contactés par VOA Afrique, les dirigeants concernés par le dépassement des mandats n’ont pas souhaité commenter la procédure judiciaire enclenchée contre eux par le Front des démocrates camerounais.

Selon la constitution, seul le Président de la république nomme à certains emplois civils.

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