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Le parquet d'Ankara ouvre une enquête pour "insulte au président'


Le président turc Tayyip Erdogan, Ankara, Turquie, 28 novembre 2017.
Le président turc Tayyip Erdogan, Ankara, Turquie, 28 novembre 2017.

Une enquête pour "insulte au président" a été ouverte mercredi par le parquet d'Ankara sur le chef du principal parti d'opposition turc, Kemal Kiliçdaroglu, suite à une plainte du chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Cette plainte fait suite à des propos tenus mardi par M. Kiliçdaroglu qui a accusé le président Erdogan d'avoir étouffé en 2013 une affaire de corruption et de trafic illégal d'or actuellement au centre d'un procès à New York pour contournement de l'embargo américain contre l'Iran, avec pour témoin-clé l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab.

Le dépôt de la plainte a été annoncé par un avocat de M. Erdogan, Hüseyin Aydin, sur Twitter.

Les propos visés ont été prononcés par M. Kiliçdaroglu lors d'un rassemblement organisé par son parti, le Parti républicain du peuple (CHP), à Ankara.

"Si vous cherchez des traîtres à la nation, celui qui est à leur tête est assis au Palais (présidentiel)", a notamment déclaré M. Kiliçdaroglu, ajoutant que M. Erdogan "rendra des comptes" pour ses actions.

Me Aydin a cité cet extrait parmi plusieurs passages du discours qu'il considère comme des insultes au président.

Lors de son témoignage à New York, M. Zarrab a notamment impliqué un ex-ministre de l'Economie, qu'il dit avoir corrompu, et le président Erdogan, dans un trafic d'or illégal avec l'Iran.

Ankara rejette en bloc ces accusations, affirmant que le procès est une machination visant à ternir l'image de la Turquie.

M. Kiliçdaroglu fait déjà l'objet d'une enquête pour diffamation pour avoir récemment accusé des proches de M. Erdogan d'avoir procédé à des transactions offshore.

En janvier 2016, le chef du CHP avait été poursuivi pour avoir traité M. Erdogan de "dictateur de pacotille".

Des milliers de Turcs ont été poursuivis, ces dernières années, pour des insultes présumées ayant visé le président Erdogan, mais la plupart des plaintes ont été classées sans suite. En Turquie, insulter le chef de l'Etat constitue un crime passible d'un à quatre ans de prison.

L'opposition dénonce une dérive autoritaire de M. Erdogan depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux d'opposition et les médias.

Avec AFP.

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