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Ouganda: une activiste emprisonnée pour avoir harcelé le président


Stella Nyanzi, éminente universitaire ougandaise, devant le tribunal de Buganda Road, accusée de cybercriminalité après avoir publié des dénonciations profanatrices du président Yoweri Museveni sur Facebook, à Kampala, en Ouganda, le 25 avril 2017.
Stella Nyanzi, éminente universitaire ougandaise, devant le tribunal de Buganda Road, accusée de cybercriminalité après avoir publié des dénonciations profanatrices du président Yoweri Museveni sur Facebook, à Kampala, en Ouganda, le 25 avril 2017.

L'universitaire et militante féministe ougandaise Stella Nyanzi a dévoilé ses seins et crié des obscénités vendredi lorsqu'un juge l'a condamnée à 18 mois de prison pour harcèlement du président Yoweri Museveni.

Stella Nyanzi, qui avait déjà été arrêtée et incarcérée en 2017 pour avoir comparé le président Museveni à une "paire de fesses", a été condamnée alors que le tumulte régnait dans la salle d'audience du tribunal à Kampala.

Elle avait été reconnue coupable jeudi d'avoir harcelé en ligne le chef de l'Etat et sa mère défunte, une décision condamnée par des organisations internationales de défense des droits de l'homme et l'opposition ougandaise.

Mme Nyanzi, incarcérée depuis son arrestation en novembre 2018 et qui comparaissait par vidéo, passera donc neuf mois supplémentaires en prison.

Elle a fait un double doigt d'honneur et hurlé des obscénités à l'énoncé du verdict, avant de montrer ses seins sous les acclamations et les cris de joie de ses partisans.

Une bouteille de plastique a été lancée sur le juge lorsque la police a tenté de rétablir l'ordre.

Mme Nyanzi "a été bouleversée de ne pas avoir été autorisée à comparaître physiquement devant le tribunal mais par vidéo", a déclaré son avocat, Isaac Semakadde, vendredi à l'AFP. "Ce procès a manqué de transparence", a-t-il affirmé.

L'accusation de "propos offensants" n'avait finalement pas été retenue contre elle.

Chercheuse associée à la prestigieuse université de Makerere à Kampala, Mme Nyanzi est titulaire d'un doctorat sur les sexualités en Afrique.

Interrogée par l'AFP courant 2017, elle justifiait le recours à un vocabulaire cru: "Les paroles dites vulgaires sont parfois la meilleure option pour faire passer un message".

Ses commentaires sur Facebook, où elle est suivie par plus de 200.000 personnes, divisent la société ougandaise, un pays largement conservateur mais dont une partie de la population, notamment au sein de la jeunesse, souhaite le départ du président.

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