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Manifestation contre la passation de pouvoir du Premier ministre mauricien à son fils


Pravind Jugnauth (à gauche, nommé Premier ministre après la démission de son père), ici au siège du FMI, à Washington, le 18 avril 2011.
Pravind Jugnauth (à gauche, nommé Premier ministre après la démission de son père), ici au siège du FMI, à Washington, le 18 avril 2011.

Quelque 1.500 Mauriciens ont manifesté à l'appel de l'opposition vendredi dans Port-Louis contre la nomination de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre suite à la démission de son père, dénonçant une succession de type monarchique et réclamant de nouvelles élections.

Pravind Jugnauth a été nommé Premier ministre lundi à la suite de la démission de son père, Sir Anerood Jugnauth, 86 ans, avant la fin de son mandat prévue en 2019. Il a été désigné à ce poste par la présidente en tant que chef du Mouvement socialiste mauricien (MSM), le principal parti de la coalition au pouvoir.

Mais sa désignation suscite un fort rejet de l'opposition, qui dénonce une transmission du pouvoir par héritage familial, et a d'ailleurs boycotté sa prestation de serment.

"La foule a envoyé un message clair au gouvernement: donnez-nous les élections partielles et les élections générales", a déclaré le leader de l'opposition, Xavier-Luc Duval, s'adressant aux manifestants qui ont défilé pacifiquement pendant une heure à proximité du siège du gouvernement.

Vêtus de noir pour symboliser le "deuil de la démocratie", ils scandaient des slogans tels que "Deal Papa-piti nou palé" (Nous ne voulons pas de l'accord père-fils) et brandissaient des pancartes noires avec, écrits en blanc, les messages: "Constitution pas payasson (sic)" ou "Non à la monarchie".

La police a estimé le nombre de manifestants à environ 1.500, un chiffre correspondant aux estimations d'un journaliste de l'AFP présent sur place, tandis que les organisateurs, deux des principaux partis d'opposition, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) de M. Duval et le Parti travailliste mauricien (PTr), ont évoqué 4.000 participants.

Les partis de l'opposition ont rappelé vendredi ne pas être opposés au retrait d'Anerood Jugnauth, véritable cacique de la vie politique mauricienne. Ils estiment toutefois qu'il aurait dû dissoudre le parlement et organiser de nouvelles élections générales.

Le sentiment semble être partagé par de nombreux Mauriciens qui s'en ouvrent sur les radios locales et dont certains indiquent qu'ils ont voté en 2014 pour porter le père au pouvoir, pas forcément son fils.

L'île Maurice, archipel de l'océan Indien comptant environ 1,3 million d'habitants, a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1968 et son économie est basée sur le tourisme, les services financiers et les exportations de sucre et de textiles.

Avec AFP

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