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Libreville se réveille avec les stigmates des émeutes post-électorales


La police se mobilise autour de manifestants en colère après l'élection présidentielle, à Libreville, Gabon, le 31 août 2016.
La police se mobilise autour de manifestants en colère après l'élection présidentielle, à Libreville, Gabon, le 31 août 2016.

Barricades encore fumantes, bâtiments incendiées, carcasses calcinées de voitures : le boulevard Triomphal de Libreville, la grande artère qui traverse le centre de la capitale gabonaise, présentait jeudi les stigmates des violences qui ont éclaté la veille à l'annonce de la victoire, contestée par l'opposition, du président sortant Ali Bongo à la présidentielle.

Déserté, le centre de Libreville était quadrillé par les forces de l'ordre - police, gendarmerie et militaires -, notamment aux abords de l'Assemblée nationale, incendiée mercredi, et du QG de l'opposant Jean Ping, pris d'assaut dans la nuit, ont constaté les correspondants de l'AFP.

Normalement protégée par des grilles, l'Assemblée nationale affichait une façade noircie et des vitres explosées. L'imposant portail a été défoncé par les manifestants et la guérite des gardiens est partie en fumée.

Sur le parking de l'assemblée, ne restent que des carcasses de véhicules incendiées par les opposants affirmant que la victoire avait été "volée" par le pouvoir.

Tout le long du boulevard Triomphal, siège des plus grandes institutions gabonaises et de nombreuses représentations étrangères, des barricades de fortune achevaient de se consumer.

Le siège du quotidien pro-gouvernemental L'Union a également subi les foudres des manifestants : façade incendiée, vitres brisées, portail enfoncé, voitures incendiées. Le bâtiment était gardé par un groupe de gendarmes. Le quotidien n'a pas paru jeudi.

Le rond-point de la Démocratie, au bout du boulevard, porte les marques des plus violents affrontements de la veille : magasins pillés et voitures brûlées bordent les restes de barricades de troncs d'arbre, moellons et mobilier urbain.

Des militaires protègent une station-service d'éventuels pilleurs. Ailleurs à Libreville, divers commerces, notamment d'épiceries, ont été pillés dans la nuit et jeudi matin.

Au-delà de la voie express qui borde le rond-point, le quartier du QG de campagne de Jean Ping est bouclé par les forces de l'ordre. Un centre commercial, le mall ABC, a lui aussi été incendié.

Des policiers anti-émeutes continuaient jeudi matin de procéder à des arrestations de personnes sortant du QG de l'opposant, avant d'être emmenées dans des camions vers une destination inconnue.

Au moins deux personnes, selon l'opposition, ont été tuées lors de l'assaut du QG de l'opposant, dont on ignore où il a trouvé refuge.

Avec AFP

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