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RDC

Levée de l’immunité du sénateur Matata Ponyo: justice à deux vitesses, selon son camp


Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo lors d'une réunion avec son homologue belge à Bruxelles, Belgique, le 24 juin 2014.
Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo lors d'une réunion avec son homologue belge à Bruxelles, Belgique, le 24 juin 2014.

Le camp Matata Mponyo crie au complot et à l’acharnement contre un potentiel challenger sérieux aux prochaines élections prévues en 2023.

En RDC, le Sénat a levé l’immunité parlementaire du sénateur Augustin Matata Ponyo. L’ancien Premier ministre et ministre des Finances sous l'ancien président Joseph Kabila est impliqué dans une affaire liée au dédommagement des victimes de la "zaïrianisation".

L'affaire remonte aux années 1970 sous le maréchal Mobutu Sese Seko. Le gouvernement de ce qui s'appelait à l'époque le Zaïre prend une série de mesures économiques qui conduisent à l'expropriation de certains immigrés.

Plus de 300 personnes étaient concernées par cette affaire. A l'époque, Augustin Matata Ponyo était à la tête du ministère des Finances. Son camp s’offusque et parle d’un complot.

Sept membres du bureau du sénat ont pris part à une réunion présidée par le président de la Chambre haute, Modeste Bahati Lukwebo, pour décider du sort du sénateur Matata Ponyo.

Le bureau a d’abord auditionné le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, avant d'entendre Matata Ponyo représenté par Michel Shebele, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat.

"Je déplore le délais qui m’a été accordé, je n’ai obtenu ni du ministre des finances, ni de la Direction générale de la dette publique les pièces nécessaires pour ma défense, j’estime que je suis préjudicié par les actes posés en tant que ministre des finances car je suis justifiable devant la Cour de cassation", a déclaré Augustin Matata Ponyo.

Au final, la levée de son immunité a été levée par un vote à l’unanimité.

Une décision rationnelle, selon Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat en RDC.

"Nous avons appliqués scrupuleusement les lois et règlement intérieurs du Sénat, toutes les dispositions prévues aux différents articles qui concernent les poursuites judiciaires et la levée des immunités", a-t-il déclaré.

"La justice nous a saisis il y a quelques semaines du dossier de l’indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés, la justice estime qu’il y a des bénéficiaires des paiements du trésor public qu’on n’arrive pas à retracer, ils sont considérés comme des fictifs; comme les sénateurs sont en vacances, il revenait au bureau du sénat de pouvoir donner l’occasion au sénateur Matata Ponyo d’aller présenter ses moyens de défense, voilà pourquoi nous avons votés la levée des immunités, nous autorisons les poursuites judiciaires", s'est-il justifié.

Le camp Matata Mponyo crie au complot et à l’acharnement contre un potentiel challenger sérieux aux prochaines élections prévues en 2023.

"Le cas Matata nous inquiète, parce qu’on n’a pas confiance en la justice de ce pays, nous avons une justice à double vitesse", a dénoncé Jérémie Shalukoma, vice coordonnateur de l’Alliance de Ba Swahili du Congo (Alibas)​.

"Nous assistons à un acharnement judiciaire contre les grands de ba-swahili, l’objectif principal poursuivi est d’écarter tout challenger sérieux qui va faire obstacle à la candidature prochaine de Félix Tshisekedi", a-t-il ajouté.

De son côté, l’ancien Premier ministre Matata Mponyo se dit prêt à affronter la justice.

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