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Les troubles psychologiques du conducteur de la camionnette de Münster mis en cause


proches allument des bougies et déposent des fleurs sur les lieux où un véhicule-bélier a tué au moins trois personnes à Münster, Allemagne, le 8 avril 2018.
proches allument des bougies et déposent des fleurs sur les lieux où un véhicule-bélier a tué au moins trois personnes à Münster, Allemagne, le 8 avril 2018.

L'homme qui a foncé avec une camionnette sur des clients assis en terrasse d'un café-restaurant en Allemagne souffrait de problèmes psychologiques et voulait se suicider

"Nous n'avons jusqu'ici toujours aucun élément sur des motivations politiques ou sur des complices", a indiqué dans la soirée dans un communiqué le chef de la police de Münster, cette ville de 300.000 habitants du nord-ouest de l'Allemagne où s'est produit samedi le drame en plein centre-ville et à une heure d'affluence.

"En revanche, nous disposons d'éléments montrant que les raisons de l'acte sont à rechercher dans sa personnalité", a ajouté Hajo Kuhlisch.

L'homme de 48 ans, identifié comme Jens R., était connu des services psychiatriques de la ville de Münster, où il avait sa résidence principale, et avait fait l'objet depuis 2014 de plaintes pour violences ou menaces venant principalement de sa famille.

Attaque à la hache

Selon la chaîne de télévision n-tv, l'homme a notamment par deux fois menacé des membres de sa famille, dont son père, de les attaquer à coups de hache.

Selon plusieurs médias, il avait aussi envoyé fin mars et laissé dans un de ses appartements des lettres de plusieurs pages, d'où ressortent clairement ses intentions suicidaires.

Il accuse dans ces longues missives ses parents et les médecins de ses difficultés et y reconnaît aussi ses problèmes psychologiques, en parlant de "troubles du comportement" et de "phases agressives".

Au volant d'une camionnette, l'homme a percuté samedi après-midi, à une heure où les passants se massaient sur les terrasses par un jour ensoleillé, des clients d'un café-restaurant très renommé localement.

Deux personnes âgées de 51 et 65 ans sont décédées et une vingtaine d'autres blessées, dont une dizaine grièvement, selon la police.

Parmi les blessés figurent au moins deux citoyens des Pays-Bas voisins, selon le ministère néerlandais des affaires étrangères, une femme légèrement atteinte et une autre dans un état jugé "critique".

"On a entendu un grand bruit et des cris, la police est arrivée", a raconté sur la chaîne n-tv un serveur du café. "Il y avait beaucoup de gens qui criaient. Je suis en colère, c'est complètement lâche de faire une chose pareille", a-t-il ajouté.

L'irruption du véhicule a provoqué la panique parmi les passants. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des chaises renversées et cassées.

Au final, le conducteur de la camionnette pourrait avoir voulu se donner la mort en emportant avec lui d'autres personnes comme Andreas Lubitz, le pilote allemand d'un vol de Germanwings qui avait précipité son appareil dans les Alpes françaises il y a trois ans.

>> Lire aussi : La piste de l'attentat s'éloigne dans l'attaque à la camionnette en Allemagne

A son domicile de Münster, les enquêteurs ont retrouvé dimanche "plusieurs bouteilles de gaz ainsi que des jerricans de bio-éthanol", a indiqué la police. "Les investigations vont devoir déterminer pourquoi il entreposait ces substances chez lui", a-t-elle ajouté.

Extrême droite

L'homme était "un Allemand, il n'était pas un réfugié", a aussi tenu à souligner le ministre régional de l'Intérieur Herbert Reul.

L'extrême droite allemande s'est en effet empressée samedi de mettre en cause sur les réseaux sociaux la chancelière Angela Merkel et sa politique d'accueil généreuse des demandeurs d'asile, alors que les faits n'étaient pas établis.

L'Allemagne garde en mémoire l'attentat sanglant de décembre 2016 lorsqu'un demandeur d'asile tunisien avait foncé sur la foule d'un marché de Noël avec un camion-bélier au nom de l'organisation Etat islamique.

>> Lire aussi : Le parquet allemand favorable à une extradition de Puigdemont

L'assaillant de Münster s'est suicidé avec une arme à feu peu de temps après les faits dans son véhicule.

La police a passé de nombreuses heures ensuite à sécuriser sa camionnette, où des fils de fer suspects étaient visibles, de crainte que s'y trouve un engin piégé.

Au bout du compte elle n'a trouvé que l'arme du conducteur, un pistolet d'alarme et une dizaine de très gros feux d'artifice, dont la poudre peut servir à confectionner un explosif.

Si les motivations exactes du conducteur restent mystérieuses, ce drame intervient dans un contexte tendu en Allemagne.

Avec AFP

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