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Les nouveaux eurodéputés entrent en scène, les Britanniques toujours là


 Les 28 ont un jour de plus pour trouver leur casting.
Les 28 ont un jour de plus pour trouver leur casting.

Les députés élus fin mai entrent en scène mardi à Strasbourg dans un Parlement européen plus fragmenté, en l'absence de trois indépendantistes catalans empêchés de siéger par Madrid mais avec dans leurs rangs des Britanniques toujours coincés dans l'UE.

La principale mission de cette session inaugurale sera d'élire un nouveau président du Parlement. Ce qui permettra de placer l'une des pièces du puzzle des "top jobs" européens, un casse-tête qui agite depuis des semaines Bruxelles et les capitales de l'UE.

Le choix du successeur de l'Italien Antonio Tajani (PPE, droite), qui devait avoir lieu mardi, a été reporté à mercredi pour laisser le temps aux dirigeants des 28 de se mettre d'accord de leur côté sur une répartition des plus hautes fonctions européennes.

Mais rien n'indique que le sommet marathon réuni depuis dimanche à Bruxelles, et qui joue les prolongations mardi, va déboucher sur un accord. "Nous élirons notre président le 3 juillet quel que soit le résultat", a assuré Antonio Tajani, alors que des sources parlementaires évoquaient le scénario d'un nouveau report.

La session "constitutive" devrait être marquée mardi par d'importantes manifestations d'indépendantistes catalans devant le Parlement en soutien de trois des leurs, élus fin mai en Espagne mais dont Madrid bloque la prise de fonction.

Il s'agit de Carles Puigdemont, l'ex-chef du gouvernement régional catalan qui vit en Belgique pour échapper à un mandat d'arrêt espagnol, après la tentative de sécession de 2017, et de son colistier Toni Comin, dans la même situation. L'indépendantiste Oriol Junqueras, en détention provisoire en Espagne, ne pourra lui non plus pas être à Strasbourg.

L'Espagne n'a pas transmis formellement leurs noms au Parlement européen, leurs situations les ayant empêchés de prêter serment à Madrid. Leurs trois sièges devraient donc demeurer vides. Leur situation "dépend des autorités espagnoles, pas du Parlement européen", a souligné une porte-parole de l'institution.

- Farage de retour -

Puisque le Brexit n'a toujours pas eu lieu --la nouvelle date butoir est fixée au 31 octobre--, il y aura à nouveau 73 députés britanniques à Strasbourg (sur 751), dont l'europhobe Nigel Farage.

Son Brexit Party, avec 29 élus, sera même le parti national qui aura la plus grande délégation, juste devant la Ligue du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini (28 sièges).

La CDU/CSU, l'alliance entre la formation de la chancelière allemande Angela Merkel et son parti frère bavarois, aura aussi 29 députés (affiliés au PPE) mais issus formellement de deux formations distinctes.

En théorie, le nouveau Parlement ne devait compter que 705 sièges, pour tenir compte du Brexit. 27 des sièges britanniques devaient ainsi être redistribués à d'autres pays, tandis que les 46 autres devaient être mis de côté pour d'éventuels nouveaux élargissements de l'UE.

Le report du divorce a repoussé cette réforme et créé une situation inédite: les Britanniques vont occuper leurs sièges provisoirement, jusqu'à ce que le Brexit se concrétise. Et 27 personnes élues fin mai (dont cinq en France, trois en Italie, et cinq en Espagne) seront "réservistes" en attendant.

- Nouveau visage -

Malgré une poussée eurosceptique, le bloc pro-européen est resté largement majoritaire, avec plus de deux tiers des voix en cumulant celles du PPE (182 députés), des sociaux-démocrates (154), des centristes de Renew Europe (108) et des Verts (75).

Mais les deux premiers ne peuvent plus s'entendre à eux seuls sur les grandes décisions. Et les élus libéraux et écologistes ont la ferme intention de mettre à profit cette nouvelle donne pour faire avancer leur priorités politiques.

Les macronistes français, plus forte délégation de Renew, veulent ainsi jouer un rôle pivot, faisant écho aux ambitions européennes d'Emmanuel Macron.

Quant à l'extrême droite et à son nouveau groupe "Identité et Démocratie" (ID), mené par la Ligue italienne et les Français du Rassemblement national (RN, 22 eurodéputés), elle revendique aussi un rôle plus important.

Leur groupe ne sera que le cinquième, mais il espère nouer des alliances ponctuelles avec les autres eurosceptiques.

ID a ainsi déjà posé des jalons pour obtenir la présidence de la commission parlementaire chargée de l'Agriculture. Reste à savoir si les autres groupes accepteront cette entrée de l'extrême droite dans les rouages de l'institution ou s'ils maintiendront un "cordon sanitaire".

Avec AFP

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