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Les feux tricolores "made in Burkina" bientôt sur le marché


Youssouf Bara et son invention à Bobo-Dioulasso, le 5 août 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Youssouf Bara et son invention à Bobo-Dioulasso, le 5 août 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Youssouf Bara, un enseignant en électronique de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, a inventé des feux tricolores dans un pays où le manque de feux tricolores est criard à cause justement de leur coût exorbitant.

A Bobo-Dioulasso, au secteur 24, Youssouf Bara travaille dans sa maison, où se trouve en même temps son atelier. En expérimentation, quatre mâts sont dressés dans la cour. Youssouf Bara, 30 ans, enseignant en électronique, a pu, après plusieurs mois de travail, mettre au point un système de feux tricolores marchant à l'énergie solaire.

"Tout est parti du constat du fait que les feux tricolores au Burkina sont tous importés. Le coût exorbitant de ces feux m’a fait penser à la confection par nous-même. Le feu tricolore le moins cher au Burkina fait environs 20 millions de francs CFA, (NDLR, environs 40.000 dollars) et ce qui nous fait mal, lorsqu’il y a délestage, ces feux tricolores passent au noir", a expliqué Youssouf Bara.

Feux tricolores made in Burkina
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La prouesse de l’inventeur, c’est d’avoir pu concevoir l’élément capital dans le système de feux tricolores.

"Le plus difficile, c’est le contrôleur, ce qui permet de gérer l’alternance des couleurs. C’est ce qui est en réalité le feu tricolore. La programmation en électronique n’est pas donnée à tout le monde", indique le jeune inventeur.

C’est avec son ordinateur de fortune qu’il fait la programmation de l’alternance des couleurs. "Le premier et le troisième actuellement sont au vert tandis que les deux-là sont au rouge avant que ceux-là ne basculent au vert. La programmation a été faite pour le vert autour de 12 secondes, le jaune, 3 secondes et tous les rouges durent 3 à 4 secondes simultanément", explique M. Bara.

Les quatre mâts dressés dans la cour de Youssouf Bara, Bobo-Dioulasso, le 5 août 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Les quatre mâts dressés dans la cour de Youssouf Bara, Bobo-Dioulasso, le 5 août 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Youssouf Bara est un motif de satisfaction pour son entourage. "Il n’y a pas assez de feux. En tant qu’étudiant, j’en suis fier. Si tout un chacun pouvait créer au Burkina Faso, cela allait être un plus pour le pays", affirme Karim Traoré, un étudiant et proche de l’inventeur.

"Le gouvernement ne doit pas traîner les pas pour accompagner ce jeune. Il doit pouvoir inonder nos rues avec ces feux. Il y a beaucoup d’avantages dans la mesure où nous avons énormément de soleil ici et que c’est un truc solaire, c’est magnifique", ajoute Kaseem Ouédraogo, un admirateur du jeune inventeur Youssouf Bara, qui demande aux autorités de faire confiance à l’expertise locale.

"Avant de songer à l’extérieur, il faut d’abord penser aux compétences locales. Quand je prends ces feux tricolores, le coût reviendra quasiment deux à trois fois moins cher que les feux importés. Et aussi du fait que ça été fait ici, en cas de panne, la maintenance sera locale et ça sera vite fait", a déclaré le jeune inventeur.

Youssouf Bara ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il veut non seulement se former davantage, mais aussi envisage poursuivre ses travaux de recherches, si toutefois il a le soutien des autorités et autres bonnes volontés.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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