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Le vice-président dénonce la "dérive dangereuse" du chef de l'Etat aux Comores


Ahmed Saïd Jaffar à New Delhi, en Inde, le 25 juillet 2006.
Ahmed Saïd Jaffar à New Delhi, en Inde, le 25 juillet 2006.

Le vice-président comorien Ahmed Saïd Jaffar a créé la surprise en jugeant "illégal" le projet de référendum constitutionnel du chef de l'Etat Azali Assoumani fin juillet et en appelant la population "à refuser la dérive dangereuse" du pouvoir.

"Le projet de référendum constitutionnel sur lequel on doit se prononcer est illégal. Il n’a pas suivi les voies légales", a déclaré M. Jaffar samedi à Moroni à l'occasion d'une fête célébrant la fin du ramadan.

Le président Azali a décidé d'organiser le 29 juillet un référendum qui lui permettrait de briguer un deuxième mandat consécutif à la tête de l'archipel pauvre de l'océan Indien.

Quelques semaines plus tôt, il avait suspendu la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, en raison d'un "nombre incomplet des juges" et transféré "provisoirement" ses compétences à la Cour suprême.

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"La Cour Constitutionnelle, régulateur du fonctionnement de l’Etat et arbitre de tout processus électoral, a été suspendue. (...). Comment va donc se dérouler ce processus électoral ?", a insisté le vice-président Jaffar samedi.

"La Loi fondamentale a été piétinée. Du jamais vu", a-t-il encore dénoncé, avant d'appeler les Comoriens "à refuser cette dérive dangereuse et exiger le respect de la loi".

"Nous avions un pays qui fonctionnait selon les règles du droit et de la loi" depuis l'adoption en 2001 de la Constitution, "la stabilité commençait à s’installer. Ce n’est pas le cas aujourd’hui", a regretté M. Jaffar. "Ce qui se passe n’est pas bon", a-t-il martelé.

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Les Comores ont été agitées pendant de nombreuses années par des crises séparatistes et des coups d'Etat. L'adoption en 2001 d'une nouvelle Constitution a contribué à y mettre fin.

Ce texte a notamment mis en place un système de présidence tournante, tous les cinq ans, entre les trois îles qui composent l'Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli).

C'est ce système que le président Azali, élu en 2016, veut réformer à la faveur du référendum constitutionnel du mois prochain.

La présidence n'avait pas réagi dimanche aux déclarations de M. Jaffar. Mais les responsables du parti présidentiel, la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), étaient réunis en cellule de crise à Moroni, a constaté un journaliste de l'AFP.

Avec AFP

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