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Le président birman aux Etats-Unis pour une visite historique


Thein Sein sera le premier chef d’Etat birman à visiter les Etats-Unis en près de 47 ans.
Thein Sein sera le premier chef d’Etat birman à visiter les Etats-Unis en près de 47 ans.
Le président Thein Sein est attendu lundi à la Maison Blanche pour des entretiens avec Barack Obama. Avant son départ pour les Etats-Unis, il a fait libérer une vingtaine de prisonniers politiques. Une amnistie considérée par les opposants du régime comme une opération de relations publiques.

L’Association d'aide aux prisonniers politiques en Birmanie a confirmé la libération des détenus, annoncée par des responsables gouvernementaux vendredi. Selon Aung Myo Thein, responsable du bureau de l’association à Bangkok, des détails restent à préciser sur le nombre et l’identité des personnes libérées.

Thein Sein est le premier chef d’Etat birman à visiter les Etats-Unis en près de 47 ans. Cette visite intervient après celle en Birmanie, en novembre dernier, du président Barack Obama, le président américain à se rendre dans ce pays.

Washington a entamé un rapprochement avec la Birmanie, qui a connu près de cinq décennies de régime militaire draconien. Une décision qui a suscité un tollé parmi certains groupes de défense des droits humains. Ils font valoir qu’en dépit des progrès, le pays connaît toujours de graves lacunes dans ce domaine.

Les militants de l'opposition ont accueilli avec prudence cette ultime remise en liberté de prisonniers. Pour certains, il ne s’agit pas d’une coïncidence, et ils doutent de la sincérité du geste, les amnisties au cours des douze derniers mois ayant souvent accompagné des événements diplomatiques majeurs.

Soe Aung, un exilé birman installé en Thaïlande, a qualifié la décision d'« offensive de charme » visant à arracher de nouvelles concessions à la Maison Blanche.

« Pourquoi cette remise en liberté? Pourquoi coïncide-t-elle avec la visite du président Thein Sein? Parce qu'ils veulent que les Etats-Unis lèvent le reste des sanctions en vigueur contre la Birmanie une bonne fois pour toutes. Et ils se servent de ceci comme d’une opération de relations publiques » a déclaré Soe Aung.

Les pays qui ont assoupli les sanctions contre la Birmanie, les Etats-Unis entre autres, sont « trop optimistes » quant aux progrès réalisés par le régime, a-t-il ajouté.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2011 d’un gouvernement nominalement civil, la Birmanie a connu des changements majeurs, y compris la libération de prisonniers politiques, l'assouplissement des restrictions imposées aux médias et d'autres réformes économiques. En réponse, l’administration Obama a élargi ses contacts avec le régime dominé par les militaires à Rangoon.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a fait valoir que depuis la visite du président Obama à Rangoon en novembre dernier, "les États-Unis ont continué de plaider pour la poursuite des progrès sur la réforme par le gouvernement du président Thein Sein, en étroite coopération avec Aung San Suu Kyi, les dirigeants de la société civile et la communauté internationale". M. Obama compte revenir sur ces ces questions avec le président Thein Sein, en abordant notamment les"nombreux défis qui entravent encore les efforts visant à développer la démocratie, résoudre les tensions communautaires et ethniques, et créer des débouchés économiques" pour les Birmans, poursuit le communiqué. Il s'agira également de déterminer comment Washington peut aider le régime birman à aller de l'avant.

Pour l'administration Obama, il est important de montrer que les Etats-Unis soutiennent et appuient les gouvernements qui embrassent la réforme.
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