"Il n'y a pas eu de problème de jugement", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse. Cette affaire, dans laquelle il y a eu trop d'"émotions", a trop fait parler d'elle, a-t-il estimé. "C'est une situation regrettable".
M. Tedros avait annoncé la nomination de Mugabe en octobre en Uruguay, lors d'une conférence sur les maladies non transmissibles, et avait alors félicité le Zimbabwe, "un pays qui place la couverture universelle de santé et la promotion de la santé au centre de sa politique consistant à assurer la santé à tous".
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Quelques jours plus tard, il avait annulé cette nomination après la levée de boucliers d'ONG dénonçant l'effondrement du système de santé zimbabwéen sous le régime Mugabe, mais aussi de pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.
De nombreux critiques avaient alors insisté sur le fait que Mugabe, dont la santé est fragile, se rendait lui-même à l'étranger pour y recevoir des soins médicaux.
M. Mugabe est "l'un des rares à être venus en Uruguay pour assister à la conférence. Il est venu en Uruguay pour y assister (...), donc il a montré un fort engagement. C'est pour cela qu'il a été suggéré", a expliqué M. Tedros.
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En outre, "plusieurs pays avaient suggéré" Mugabe en faisant valoir qu'il "pourrait aider" en Afrique, a ajouté M. Tedros, élu en 2017 et premier Africain à diriger cette importante agence de l'ONU.
Et "le nommer ne signifie pas être d'accord avec tout", a-t-il poursuivi, soulignant qu'il aimait "construire des ponts" avec les gens en cas de désaccords.
M. Mugabe n'a à aucun moment été officiellement nommé car toute nomination doit être "validée par un processus" formel, a précisé M. Tedros.
Avec AFP