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La santé infantile peut pâtir des plans d'ajustement du FMI, selon une étude


Ivanka Trump, fille du président Donald Trump, Christine Lagarde, directrice du FMI, et Angela Merkel, chancelière allemande, au sommet du W20, Berlin, le 25 avril 2017. ( AFP PHOTO / Odd ANDERSEN)
Ivanka Trump, fille du président Donald Trump, Christine Lagarde, directrice du FMI, et Angela Merkel, chancelière allemande, au sommet du W20, Berlin, le 25 avril 2017. ( AFP PHOTO / Odd ANDERSEN)

Les programmes d'austérité du FMI dans les pays pauvres peuvent affaiblir la capacité de certains parents à assurer la bonne santé de leurs enfants, conclut une étude scientifique publiée lundi et aussitôt contestée par l'institution.

Réalisée par six universitaires, cette étude parue dans la revue américaine "Proceedings of the National Academy of Sciences" s'ajoute à une épaisse littérature auscultant les possibles méfaits de l'orthodoxie budgétaire promue par le Fonds monétaire international dans les pays du Sud.

Compilant les données de 67 pays recueillies autour des années 2000, elle récuse certes l'hypothèse d'un "lien direct" entre une dégradation des indicateurs de santé et les plans du FMI, qui accorde des prêts aux Etats en échange de programmes d'assainissement de leurs finances publiques.

Mais l'étude identifie toutefois les "effets contradictoires" que l'action du Fonds aurait sur la santé infantile.

"Les interventions du FMI cherchent à accroître la stabilité économique, ce qui est porteur d'effets bénéfiques pour la population. Mais, en même temps, les mesures d'ajustement imposées par le FMI diminuent les effets protecteurs de l'éducation des parents sur la santé infantile", écrivent les auteurs qui enseignent notamment à Cambridge et à Oxford, au Royaume-Uni.

En clair, les foyers où le chef de famille dispose au moins d'un niveau d'éducation primaire sont d'ordinaire davantage en situation de pourvoir aux besoins de leurs enfants en termes d'accès à l'eau, de nutrition ou de vaccination.

Mais, selon l'étude, cette capacité est réduite dans les pays sous assistance du FMI, spécialement en milieu rural.

D'après les chercheurs, la présence de parents éduqués réduit les risques de malnutrition infantile de 38% en temps normal mais de seulement 21% quand le pays est renfloué par le Fonds.

Cet écart tient notamment, selon les chercheurs, aux réductions de dépenses publiques exigées par le FMI qui "compriment les salaires" et provoquent des pertes d'opportunité d'emplois, au risque de limiter "l'utilité (...) d'une éducation basique" dans la capacité des parents à garantir au mieux la santé de leurs enfants.

D'après l'étude, les plans du FMI sont en revanche bénéfiques en ce qu'ils réduisent les risques pour les enfants d'être privés d'un habitat décent ou d'accès aux sanitaires, en milieu urbain.

Contacté par l'AFP, le FMI a critiqué l'étude assurant qu'elle échouait de "façon très claire" à établir un lien de causalité entre les plans d'aide et la santé infantile.

D'après l'institution, les chercheurs concluent par ailleurs de "manière erronée" que les dépenses d'éducation déclinent dans les pays placés sous l'assistance du FMI, avec des conséquences néfastes sur la santé infantile.

"Nos analyses ont montré que les dépenses publiques dans l'éducation ont significativement augmenté dans les pays à faible revenu mettant en place des programmes soutenus par le Fonds", a détaillé une porte-parole du FMI dans un courriel.

Déjà attaquée par d'autres études universitaires, l'institution a systématiquement combattu la thèse selon laquelle ses plans d'aide auraient un impact négatif sur la santé publique.

Avec AFP

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