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L'ex-Premier ministre Sharif placé en détention à son arrivée au Pakistan


L'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif lors d'une conférence de presse à Londres, en Grande-Bretagne, le 11 juillet 2018.
L'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif lors d'une conférence de presse à Londres, en Grande-Bretagne, le 11 juillet 2018.

L'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, condamné en son absence la semaine dernière à dix ans de prison pour corruption, a été placé en détention à son arrivée au Pakistan vendredi, selon des responsables.

L'ancien chef de gouvernement et sa fille Maryam ont été condamnés respectivement à 10 ans et 7 ans de prison par un tribunal anti-corruption vendredi dernier alors qu'ils se trouvaient à Londres.

M. Sharif et sa fille Maryam, arrivés à Lahore à bord d'un vol en provenance d'Abou Dhabi, "ont été arrêtés" par les autorités anti-corruption et emmenés dans la capitale Islamabad, selon un communiqué de la municipalité d'Islamabad.
>> Lire aussi : L'ex-Premier ministre pakistanais condamné à 10 ans de prison pour corruption

La condamnation, dénoncée comme "politique" par son clan a fait brusquement monter la tension avant des élections législatives prévues 25 juillet dans le pays, que le PML-N espère remporter.

Elle a encore été accentuée jeudi lorsque le frère de Nawaz, Shahbaz Sharif, a affirmé que "des centaines de militants" de leur parti, le PML-N, avaient été arrêtés ces derniers jours pour les empêcher de venir démontrer leur soutien à M. Sharif.

La ville de Lahore a été bouclée vendredi. Des conteneurs de transport maritime, fréquemment utilisés au Pakistan pour bloquer la circulation en cas de manifestations, ont été placés dans des dizaines de points stratégiques de la ville, prêts à l'usage, a indiqué à l'AFP un responsable de police sous couvert d'anonymat.

Malgré ces mesures, de nombreux partisans de M. Sharif se sont rendus à Lahore. "Nous allons à l'aéroport et si quelqu'un essaie de nous arrêter, nous sommes prêts à aller en prison", a déclaré l'un d'eux à l'AFP, Khurram Ehsan, 36 ans. "Nous pouvons dépasser nos limites pour notre chef".

La sentence qui a frappé les Sharif a porté un coup sérieux au parti PML-N, fondé en 1993 par Nawaz Sharif et actuellement dirigé par Shahbaz Sharif, à la suite d'une série de décisions judiciaires à l'encontre de Nawaz Sharif.

En juillet 2017, la Cour suprême pakistanaise avait mis fin prématurément à son troisième mandat à la tête du gouvernement après des révélations sur de luxueux biens immobiliers détenus par sa famille via des holdings off-shore.

La justice pakistanaise lui a ensuite interdit de diriger son parti, puis de participer à tout scrutin à vie. Son clan nie toute malversation et laisse entendre que Nawaz Sharif est victime d'une conspiration ourdie par la puissante armée pakistanaise.

Le principal rival du PML-N au prochain scrutin sera le PTI, dirigé par l'ancien champion de cricket Imran Khan.

Dès avant la condamnation des Sharif, de nombreux observateurs s'inquiétaient du tour pris par la campagne électorale au Pakistan, où plusieurs cas d'enlèvements, pressions et menaces sur des médias et militants politiques ont été rapportés. Mise en cause, l'armée a démenti toute implication.

Avec AFP

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