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L'emploi aux Etats-Unis en juin illustre la solidité de l'économie


L'usine de General Motors à Flint, Michigan, le 5 février 2016. (VOA/ Nastasia Peteuil)
L'usine de General Motors à Flint, Michigan, le 5 février 2016. (VOA/ Nastasia Peteuil)

L'économie américaine a enregistré en juin des créations d'emplois solides permettant d'écarter, pour le moment, les craintes d'un ralentissement brutal de la première puissance du monde.

Le rapport sur l'emploi a néanmoins été accueilli fraichement par les marchés boursiers qui tablaient sur une baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale américaine après une série d'indicateurs économiques défavorables, et ce dès la prochaine réunion de la Fed fin juillet.

Au total, 224.000 emplois ont été enregistrés le mois dernier quand les analystes tablaient sur 160.000. Et si le taux de chômage est remonté à 3,7% (+0,1 point), c'est pour une bonne raison: le taux de participation a été plus élevé.

Le vigoureux rebond enregistré le mois dernier après un mois de mai particulièrement décevant où seulement 72.000 créations d'emplois avaient été comptabilisées (nombre révisé en baisse) devrait faire taire les rumeurs d'une baisse marquée de l'activité économique et ravir le président Donald Trump, qui fait campagne pour sa réélection en 2020.

Pour le président républicain, l'économie reste la pièce maitresse de son actuel mandat et son meilleur argument pour en briguer un second.

Ces chiffres de l'emploi risquent d'ailleurs de compliquer la tâche de l'institution pour prendre sereinement une décision sur les taux.

Sa prochaine réunion se tiendra les 30 et 31 juillet, soit dans plus de trois semaines. D'autres indicateurs économiques seront publiés d'ici cette échéance, en particulier la première estimation de croissance du deuxième trimestre le 26 juillet.

Mais la Fed est sous la pression du président républicain qui exhorte à une baisse des taux.

Selon lui, l'économie américaine pourrait caracoler à "4%, voire 5%" de croissance, si celle-ci consentait à une telle décision au lieu d'afficher le comportement "d'un enfant têtu".

Croissance en ligne de mire

Si la Maison Blanche prévoit toujours 3% de croissance au moins pour 2019, la plupart des économistes et institutions sont sceptiques.

Après 2,9% en 2018, la Fed mise sur un ralentissement à 2,1% cette année et le FMI table sur 1,9%, relevant que les mesures ayant largement stimulé l'expansion l'an passé, en particulier la baisse des impôts accordée aux entreprises, s'estompent cette année.

La Fed a laissé entendre lors de sa dernière réunion en juin qu'elle pourrait baisser les taux si elle estimait que les tensions commerciales créées par le président américain s'accroissaient, si l'économie mondiale montrait des signes de faiblesse plus marqués et si l'inflation s'entêtait à rester en dessous de son objectif de 2%.

Opter pour un statu quo dans les taux d'intérêt exposerait la Fed à de nouvelles critiques virulentes de la part de l'hôte de la Maison Blanche.

L'économie américaine est certes entrée lundi dans la plus longue période d'expansion économique de son histoire contemporaine.

Mais pour le premier semestre, les créations d'emplois se sont établies en moyenne mensuelle à 172.000 contre 223.000 en moyenne mensuelle en 2018.

Le mois dernier, l'emploi dans le secteur manufacturier, cher à Donald Trump, a enregistré 17.000 nouvelles créations, marquant un rebond pour ce secteur évoluant au gré des incertitudes entourant non seulement l'issue de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine mais encore les tensions commerciales de Washington avec d'autres partenaires majeurs comme l'Union européenne et le Japon.

Mais cela reste très inférieur aux chiffres de 2018.

"Ce rapport solide pose problème à la fois pour la Fed et les investisseurs", a résumé l'économiste Joel Naroff. "Pour la Fed, les membres (du comité monétaire) ont désormais besoin de chiffres économiques faibles pour affirmer honnêtement que l'économie a besoin de soutien".

Et de critiquer l'attitude des investisseurs, "qui recherchent des chiffres faibles pour que la Fed réduise les taux, au lieu d'espérer des chiffres solides montrant une croissance forte".

"Malgré la vigueur du marché du travail qui a réduit l'urgence d'une réduction des taux de la Fed à court terme, nous continuons de rechercher une réduction plus tard ce mois-ci", ont réagi pour leur part Lydia Boussour et Gregory Daco, économistes chez Oxford Economics dans une note, relevant que des pics avaient été atteints.

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