Médias
Guinée équatoriale: libération de deux journalistes soupçonnés de corruption

"Ils ont été libérés", a indiqué à l'AFP le directeur général du ministère de l'Information, David Monsuy, sans donner plus de détails.
Deux journalistes placés en garde à vue samedi dans le cadre d'une enquête pour corruption en Guinée équatoriale, un petit état d'Afrique centrale parmi les plus fermés et autoritaires au monde, ont été libérés, a annoncé vendredi le ministère de l'Information.
Ces deux journalistes de la télévision d'Etat (TVGE) avaient été interpellés et placés en garde à vue samedi au commissariat central de Malabo, avait annoncé la télévision d'Etat. Ils étaient visés par une enquête pour corruption et soupçonnés d'avoir reçu "800.000 francs CFA" (environ 1.219 euros) de pots-de-vin, avait notamment précisé la télévision d'Etat.
Selon la TVGE, cette journaliste et ce caméraman ont reconnu avoir reçu cette somme en échange de leur silence concernant la découverte de produits de mauvaise qualité, lors d'une visite de contrôle du ministère du Commerce dans une entreprise de vente de produits alimentaires la semaine dernière.
La Guinée équatoriale est dirigée depuis plus de 43 ans par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui vient être réélu pour un sixième septennat et détient le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d'Etat encore vivant, hors monarques.
Cet Etat pétrolier est le troisième pays le plus riche d'Afrique subsaharienne en PIB par habitant en 2021 selon la Banque mondiale, mais l'essentiel de sa richesse reste concentrée dans les mains de quelques familles.
Toutes les actualités
Journée sans presse des médias privés pour dénoncer les restrictions en Guinée
Journée sans presse en Guinée : les journalistes en ordre de bataille contre les restrictions
Levée des boucliers dans la presse guinéenne après un avertissement du gouvernement
En Guinée, la presse dénonce des "méthodes rétrogrades" et la "censure"
Le Montana, premier Etat américain à interdire TikTok

TikTok appartient au groupe chinois ByteDance, et de nombreux élus américains pensent que la plateforme permet à Pékin d'espionner les utilisateurs.
Le gouverneur du Montana a promulgué mercredi la loi qui bannit TikTok dans cet Etat américain, marquant le début d'une probable bataille juridique jusqu'à Washington, où le Congrès envisage d'interdire la populaire application dans tout le pays.
"Pour protéger du Parti communiste chinois les données personnelles et privées des utilisateurs, j'ai banni TikTok dans le Montana", a tweeté Greg Gianforte, le gouverneur républicain de cet Etat du nord-ouest, qui compte un peu plus d'un million d'habitants.
TikTok appartient au groupe chinois ByteDance, et de nombreux élus américains pensent que la plateforme de vidéos courtes et divertissantes, fréquentée par 150 millions d'Américains, permet à Pékin d'espionner et de manipuler les utilisateurs. L'application l'a toujours nié.
Le parlement du Montana avait adopté mi-avril un texte qui ordonne aux magasins d'applications mobiles (Apple et Google) de ne plus distribuer TikTok à partir du 1er janvier 2024. Les entreprises concernées risquent des amendes de 10.000 dollars par jour à chaque infraction, mais les utilisateurs ne seront pas inquiétés.
Cette loi "enfreint les droits des citoyens du Montana" en matière de liberté d'expression, a réagi une porte-parole de TikTok mercredi, évoquant le premier amendement de la Constitution américaine.
"La constitutionnalité de ce texte sera décidée dans les tribunaux. Nous allons continuer à nous battre pour les utilisateurs et créateurs de TikTok dans le Montana", avait-elle déclaré avant le vote.
Outre la question des données et de la désinformation, les élus reprochent à TikTok des effets néfastes sur la santé des plus jeunes (addiction, dépression). Certains représentants démocrates leur ont rétorqué que d'autres réseaux sociaux, comme Instagram, mériteraient d'être régulés sur tous ces sujets.
La puissante association de défense des droits civiques ACLU a aussi accusé l'Etat de censure.
"Avec cette interdiction, le gouverneur Gianforte et le parlement du Montana piétinent la liberté d'expression de centaines de milliers d'habitants du Montana qui se servent de cette application pour s'exprimer, trouver des informations et promouvoir leur petite entreprise, au nom du sentiment anti-chinois", a déclaré mercredi Keegan Medrano, un responsable de la branche locale de l'ACLU, cité dans un communiqué.
La loi serait invalidée si TikTok venait a être racheté par une entreprise américaine (ou d'un pays non ennemi des Etats-Unis).
La Maison Blanche a incité TikTok à chercher ce type de solution si elle veut pouvoir rester dans le pays.
L'administration de Joe Biden discute avec le Congrès de plusieurs projets de lois visant à interdire l'application, alors que les décrets déjà pris par son prédécesseur Donald Trump en ce sens avaient échoué.