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Enervement et déception au lendemain du discours de Kabila


Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, tient une conférence de presse à Kinshasa, le 26 janvier 2018
Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, tient une conférence de presse à Kinshasa, le 26 janvier 2018

Les réactions de déception se sont multipliées vendredi, au lendemain de l'allocution attendue du président Joseph Kabila qui est resté silencieux sur son avenir politique à moins d'une semaine d’échéances potentiellement explosives en République démocratique du Congo.

M. Kabila a essentiellement vanté son bilan à la tête de la RDC qu'il dirige depuis 17 ans dans différents domaines: sécurité, social, démocratie, infrastructures, économie...

"Discours totalement déconnecté de la réalité pour tous ceux qui sont privés arbitrairement de liberté, pour ceux qui croupissent dans la misère, pour ceux qui ont faim, ceux qui sont assassinés et violés, 17 ans d'échec, bientôt il faudra rendre des comptes !", réagit Léonie Kandolo, une responsable du collectif catholique (CLC), organisateur de trois marches anti-Kabila au début de l'année. Leur répression avait fait 15 morts.

>> Lire aussi : Kabila rejette l’ingérence extérieure dans le processus électoral en RDC

Depuis sept mois, ce collectif demande au président Kabila, empêché constitutionnellement de se représenter à la présidentielle prévue le 23 décembre, de dire clairement qu'il ne le fera pas.

M. Kabila dirige la RDC depuis 2001 après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Il a été élu en 2006, réélu en 2011 dans un scrutin attaché de fraudes massives.

"Il (Kabila) n’a pas la même idée du Congo que 80 millions de Congolais. Son Congo à lui c’est les royalties du Cobalt, des diamants... Il ne veut pas partir sans avoir bradé les parcs de Virunga et Salonga pour quelques pétrodollars. Son Congo, c’est un film d’horreurs qu’il adore regarder", note le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

Dans un communiqué publié jeudi à New-York à l'issue de deux jours d'une réunion annuelle, les Conseils de sécurité de l'ONU et de paix et sécurité de l'Union africaine ont souligné attendre "un transfert démocratique du pouvoir" en RDCongo.

"Les élections doivent mener à un transfert pacifique et démocratique du pouvoir en accord avec la Constitution", insiste leur communiqué conjoint qui dénie implicitement à Joseph Kabila la possibilité de se représenter.

Le discours de Kabila "constitue un test d'aptitude pour la communauté internationale pour l'opposition et le CLC", estiel sénateur d'opposition Modeste Mutinga. Demain, sa plateforme électorale Front commun pour le Congo (FCC) "passera à la vitesse supérieure dans le but à peine voilé de se maintenir au pouvoir".

"Ils (les détracteurs de Kabila) comprendront peut-être cette fois-ci. Préparez vous aux élections où alors renoncez franchement. Mais arrêtez la distraction, l'échéance c'est le 23 décembre", commente sur Twitter Jean-Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint du président Kabila.

Le mandat de M. Kabila s'est achevé le 20 décembre 2016, la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Le dépôt des candidatures doit s'ouvrir le 24 juillet et se terminer le 8 août.

Avec AFP

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