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Porto Rico lance un "appel de détresse" au Congrès américain


Alejandro Javier Garcia Padilla
Gouverneur de Porto Rico
Alejandro Javier Garcia Padilla Gouverneur de Porto Rico

Le gouverneur de Porto Rico, Alejandro Garcia Padilla, a lancé à Washington un "appel de détresse" au Congrès américain pour qu'il prenne des mesures permettant à ce territoire américain de sortir de sa crise de la dette

"Nous demandons un cadre légal et équitable", pour restructurer l'endettement abyssal de Porto Rico, a lancé le gouverneur lors d'une conférence de presse, entouré d'autres élus.

Il a répété que l'île, dont la dette massive s'élève à plus de 72 milliards de dollars, était "à cours de liquidités" et connaissait "la plus grave crise budgétaire" de son histoire.

"Si au 1er janvier je dois décider de payer les travailleurs porto ricains ou les fonds" créanciers, "je paierai les Portoricains", a-t-il lancé.

"Nous ne demandons pas un renflouement (...) Nous demandons au Congrès une panoplie d'outils" pour une restructuration de la dette, "sinon les conséquences auront des proportions humanitaires", a encore averti le gouverneur.

L'île de 3,5 millions d'habitants, rattachée aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, n'est pas un Etat américain et ne dispose pas de la possibilité de restructurer sa dette en se plaçant sous un régime de faillite, à l'inverse des municipalités américaines.

L'administration Obama a demandé en vain jusqu'ici au Congrès d'adopter un plan de réformes comprenant un mécanisme de restructuration de la dette, une supervision budgétaire et des incitations fiscales pour promouvoir l'emploi.

Porto Rico est tombé en récession continue depuis la levée en 2006 d'un système d'exemption fiscale pour les entreprises qui a provoqué une chute de l'activité économique, a rappelé le gouverneur.

Dans un discours consacré à la situation porto ricaine devant un centre d'études à Washington, un responsable du Trésor a réitéré un appel au Congrès pour qu'il légifère.

"Porto Rico fait face à une avenir incertain et risqué", a affirmé Antonio Weiss, conseiller auprès du Trésor. "Le service de la dette de Porto Rico est cinq fois supérieur à la moyenne des Etats et deux fois plus important que celui de l'Etat le plus endetté".

"Une douzaine d'hôpitaux ont fermé (...), les entreprises quittent l'île", a-t-il ajouté, expliquant que des groupes comme General Electric, Pfizer, Merck ou Procter and Gamble avaient tous réduit la voilure ou quitté le territoire cette année.

"Chaque semaine, 1.500 habitants quittent l'île", a-t-il affirmé.

Avec AFP

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