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Bilan de la campagne au Sénégal


Un partisan d'Idrissa Seck, candidat à la présidence de la coalition "Idy 2019", réagit lors d'un rassemblement à Thiès, au Sénégal, le 3 février 2019.
Un partisan d'Idrissa Seck, candidat à la présidence de la coalition "Idy 2019", réagit lors d'un rassemblement à Thiès, au Sénégal, le 3 février 2019.

Au Sénégal, la campagne électorale prend fin ce vendredi. Les candidats ont battu campagne pendant 3 semaines pour dérouler leur programme face aux populations en espérant recueillir leurs suffrages au soir du 24 février 2019.

Que retenir de cette campagne ? Pour avoir la réponse, notre correspondant à Dakar a recueilli les analyses de Hamidou Anne écrivain, analyste politique et Pape Djibril Fall journaliste chroniqueur.

Continuité ou rupture au Sénégal?
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Les cinq candidats ont tous proposé des programmes mais face aux populations ils n’ont pas toujours pris le soin d’aller aux fonds des choses.

Pape Djibril Fall, journaliste chroniqueur, à Dakar, le 22 février 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Pape Djibril Fall, journaliste chroniqueur, à Dakar, le 22 février 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)

C’est du moins l’avis du journaliste chroniqueur Pape Djibril Fall.

"Sur les programmes, sur les offres programmatiques, sur les projets de société malheureusement à quelques exceptions près, on a perpétué ce qui se faisait jusque-là. C’est-à-dire aller se donner des bains de foule, des incantations politiques mais on n’a pas pris le temps véritablement de discuter avec les populations sur les programmes et d’échanger sur les offres programmatiques afin de voir ce qui est réaliste et réalisable".

Hamidou Anne, analyste politique, à Dakar, le 22 février 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Hamidou Anne, analyste politique, à Dakar, le 22 février 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Cependant l’analyste politique Hamidou Anne affirme que chacun a pu faire avec ses atouts pour essayer de convaincre l’électorat sénégalais. D’abord sur le candidat sortant Macky Sall, il pense qu’"il a un bon bilan économique même s’il y a quand même beaucoup de choses qui ne vont pas notamment sur la question des libertés publiques, sur la question de l’approfondissement de la démocratie et aussi sur la question de l’implication de la famille dans les affaires de l’Etat. Il fait campagne en partant de ce bilan-là qui est quand même, à bien des égards positif, notamment en terme d’infrastructures, de politique sociale mais aussi de calme institutionnel par rapport aux deux mandats du Président Abdoulaye Wade".

Concernant le candidat Idrissa Seck, qui est considéré comme le challenger le plus expérimenté, Hamidou Anne estime "qu’il a le meilleur programme en terme de travail scientifique, en terme de travail de rigueur, en terme aussi d’implication de techniciens et d’experts du Sénégal et de la diaspora. C’est quelqu’un qui en est à sa troisième candidature et qui pour moi est l’un des favoris avec le Président sortant".

Pour le candidat Ousmane Sonko, l’analyste politique souligne "un discours intéressant avec la mise sur la place publique des questions concernant la souveraineté, à la nation, à la patrie, des questions aussi liées au modèle économique endogène. C’est un discours populo-nationaliste qui trouve des adhérents et des tenants. Des militants aussi surtout du côté de la jeunesse et c’est important que ces questions soient posées sans verser dans la xénophobie ou dans l’indexation de l’autre comme acteur de notre malheur".

Chez le candidat Issa Sall, Hamidou Anne analyste politique voit quelqu’un "qui a un lien ambigu avec la religion parce que son parti est l’émanation du mouvement religieux des ‘’moustarchidines’’ (appartenant à la confrérie de la Tidjaniya du Sénégal). C’est un candidat antisystème un peu à l’instar d’Ousmane Sonko mais lui fait preuve d’une maturité, d’une rigueur aussi dans la déclinaison de ses ambitions mais aussi dans ses critiques vis-à-vis du président sortant".

Enfin concernant Madické Niang qui s’est révélé comme le chouchou des sénégalais durant cette campagne, l’analyste politique Hamidou Anne soutient que c’est un personnage que "les sénégalais découvrent, quelqu’un qui était dans la galaxie du Président Abdoulaye Wade avant de s’en détacher récemment suite à l’invalidation de la candidature de Karim Wade. C’est quelqu’un qui incarne le PDS (Parti Démocratique Sénégalais) qui n’a jamais raté une élection depuis 1974. C’est un homme courtois, élégant dont on tarde quand même à voir les propositions concrètes, les projets de société pour les sénégalais".

Après avoir suivi et écouté les offres des 5 candidats à la présidentielle, les sénégalais vont porter leur choix sur celui qui aura convaincu pour présider à leurs destinées pour les cinq prochaines années.

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