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6,5 milliards d'euros nécessaires pour sauver la Grande barrière en Australie


Bleached coral is seen in this photo from the ARC Centre of Excellence for Coral Reef Studies. (Terry Hughes)
Bleached coral is seen in this photo from the ARC Centre of Excellence for Coral Reef Studies. (Terry Hughes)

Il ne sera peut-être plus possible de sauver la Grande barrière de corail dans cinq ans si le gouvernement ne consacre pas 6,5 milliards d'euros à l'amélioration de la qualité de l'eau de ce joyau patrimonial de l'Australie, ont prévenu des scientifiques.

Le plus grand système corallien au monde classé au patrimoine de l'humanité est menacé par le changement climatique, mais aussi les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer mangeuses de coraux également appelées couronnes d'épines.

Le récif subit aussi le pire épisode de blanchissement des coraux jamais enregistré, qui touche 93% d'entre eux, en raison de la hausse de la température de l'eau.

"Le système actuel de gestion pour capturer les ruissellements polluants et affronter le changement climatique est clairement inadéquat pour empêcher de nouvelles dégradations", écrivent Jon Brodie et Richard Pearson, chercheurs à l'université James Cook, dans une étude publiée par le Estuarine, Coastal and Shelf Science journal.

Dans un communiqué publié jeudi, ils estiment que le gouvernement doit débloquer 10 milliards de dollars australiens (6,5 milliards d'euros) sur 10 ans pour améliorer la qualité de l'eau, faute de quoi "la Grande barrière de corail en sera au stade terminal d'ici cinq ans".

"Le changement climatique est beaucoup plus rapide que ce à quoi s'attendaient la plupart des scientifiques", a déclaré Jon Brodie.

"Une chose que nous pouvons faire, c'est améliorer la qualité de l'eau. C'est maintenant ou jamais, il faut le faire pour obtenir une certaine résistance au changement climatique".

D'après lui, la mauvaise qualité de l'eau s'explique par les sédiments provenant de pâturages qui se déversent dans la mer, obscurcissant l'eau et perturbant la croissance des algues et des coraux.

Les ruissellements des engrais, en particulier du nitrogène, en provenance de l'industrie de la canne à sucre, sont également très néfastes car ils favorisent la croissance des couronnes d'épines, qui se nourrissent de coraux, a-t-il ajouté.

Les financements doivent servir en particulier à planter des arbres le long des cours d'eau pour éviter l'érosion.

Un porte-parole du ministre de l'Environnement Greg Hunt a assuré que le gouvernement faisait plus que "jamais auparavant" pour protéger le site.

Le site de 345.000 km2 a évité de justesse en 2015 d'être placé par l'Unesco sur sa liste des sites en péril.

Canberra a dévoilé en mars 2015 un plan de protection sur 35 ans qui interdit tout déversement de déchets de dragage et fixe des objectifs en matière d'amélioration de la qualité de l'eau et de protection de la vie marine.

Selon une étude de 2013 du cabinet Deloitte Access Economics, le site injecte chaque année six milliards de dollars australiens dans l'économie, principalement grâce au tourisme.

Avec AFP

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