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La mosquée de Bruxelles dans le viseur de la commission d'enquête des attentats de mars 2016


Un homme a déclenché un explosif à la gare de Bruxelles-Central, 20 juin 2017.
Un homme a déclenché un explosif à la gare de Bruxelles-Central, 20 juin 2017.

La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de mars 2016 à Bruxelles fustige l'islam "salafo-wahhabite" prêché à la Grande mosquée de la capitale, et recommande au gouvernement de rompre la convention d'occupation des lieux, selon un document dont l'AFP a obtenu copie mardi.

Le rapport complet sur les travaux de cette commission, formée après les attentats jihadistes du 22 mars 2016 (32 morts), est attendu "à la fin du mois", a précisé à l'AFP le porte-parole du président de la commission Patrick Dewael.

Cette recommandation sur la Grande mosquée de Bruxelles (GMB) figure dans le chapitre consacré au "radicalisme", le dernier auquel les parlementaires s'attèlent, qui se penche notamment sur ses liens avec l'Arabie saoudite.

Une semaine après l'annonce de l'interdiction de séjour visant le grand imam de la mosquée, il est dressé dans ce document une série de constats, notamment que le "salafo-wahhabisme" véhiculé à la GMB, lieu emblématique de l'islam en Belgique, "contient un ensemble de ferments ou de catalyseurs pouvant jouer un rôle très significatif dans le radicalisme violent".

Les parlementaires estiment que cette conception de l'islam est "un vecteur de repli communautaire, de polarisation" et que sont diffusées dans ce lieu de culte "des idées et conceptions qui peuvent être en contradiction avec les valeurs et principes garantis par la Convention européenne des droits de l'Homme et la Constitution" belge.

Les "circonvolutions langagières qui ont caractérisé les auditions", au printemps, des responsables de la mosquée (GMB) et du centre islamique (CICB) hébergé dans ses murs n'ont pas permis de lever les inquiétudes, est-il expliqué.

Depuis ces auditions, "en dépit des déclarations", il n'y a toujours pas eu de démarche pour que le lieu soit officiellement reconnu par l'Etat belge.

En outre, poursuivent les parlementaires, les analyses sur le financement des deux structures "font clairement émerger les liens d'argent avec la Ligue islamique mondiale qui, pour rappel, est une organisation animée par un objectif public d'islamisation du monde et dont les liens avec l'Arabie saoudite et le salafo-wahhabisme sont évidents".

En conséquence, peut-on lire dans le document de travail, "la commission recommande que l'Etat, en application de l'article 14 de la convention du 13 juin 1969 (le liant aux actuels gestionnaires pour 99 ans, ndlr), mette fin à celle-ci pour cause d'utilité publique".

Il est suggéré d'associer l'Exécutif des musulmans de Belgique, instance considérée comme représentative par l'Etat, au choix des futurs exploitants.

Devant les députés, le Premier ministre Charles Michel a assuré mardi que son gouvernement "suiv(ai)t attentivement les propositions de la commission d'enquête". Elles seront analysées "rapidement et minutieusement", avait-il dit en juin.

Avec AFP

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