Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

L'Algérie entre lentement en campagne pour les législatives


Alliance politique de trois mouvements islamistes avant les dernières élections législatives qu'a connu l'Algérie en mai 2012.
Alliance politique de trois mouvements islamistes avant les dernières élections législatives qu'a connu l'Algérie en mai 2012.

La campagne pour les législatives du 4 mai a timidement débuté dimanche en Algérie, où les électeurs semblent peu intéressés par les débats politiques malgré la difficile passe économique que traverse le pays.

Dans différents quartiers d'Alger, peu de partis avaient procédé dans la matinée à l'affichage des listes de leurs candidats sur les panneaux qui leur sont réservés, a constaté une journaliste de l'AFP.


Dans les trois semaines à venir, les 12000 candidats en lice pour les 462 sièges de députés à l'Assemblée populaire nationale (APN) vont devoir convaincre les 23 millions d'électeurs.

"C'est parti ! La chasse aux électeurs est ouverte", "L'épreuve de la mobilisation", "Les stratégies électorales à l'épreuve du terrain", titrait dimanche la presse.

Mais le politologue Rachid Tlemçani prédit que le taux de participation "sera le plus faible de l'histoire électorale du pays", en raison de "la situation économique et politique et du ras-le-bol des citoyens". La campagne sera "morose", selon lui.


Les thèmes de campagne ne manquent pourtant pas. "De la dégringolade des prix du pétrole qui a provoqué une sévère crise financière aux préoccupations quotidiennes des citoyens qui subissent une flambée des prix sans précédent, avec en toile de fond les conflits qui secouent certaines régions du monde", énumère le quotidien francophone l'Expression.

Mais M. Tlemçani met en cause les partis politiques dont "les querelles n'intéressent plus les citoyens d'une façon générale". "Une fois élus, les candidats disparaissent complètement, les électeurs ne sont pas idiots", analyse-t-il, en soulignant que "plusieurs panneaux ont été saccagés avant même le début de l'affichage".

- Convaincre -

A Alger, de nombreuses personnes passaient devant les panneaux sans même les regarder.


"A chaque fois, on nous promet monts et merveilles et au final : rien", lance Fatma Zohra, une veuve de 50 ans qui "n'arrive pas à joindre les deux bouts" pour faire vivre ses trois enfants.

Cette femme de ménage ne pense pas aller voter. "Je n'ai pas le temps pour ça : je travaille le matin dans une entreprise privée et l'après-midi chez des particuliers".

Alia, une puéricultrice de 35 ans, ira voter, "probablement pour une femme". Car elles "sont plus combatives et plus sensibles à certaines questions sociales".

Grâce à une loi votée fin 2011 obligeant les partis à réserver de 20 à 50%, selon les circonscriptions, de leurs listes à des femmes, la féminisation gagne du terrain.

Hamid, enseignant, ira lui aussi voter par "devoir civique".

"Les partisans des partis au pouvoir vont voter. Alors, si on veut renverser la vapeur, il faut voter", juge pour sa part Mohamed, syndicaliste.

Le Parlement est dominé depuis l'indépendance par le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) qui, avec son allié du Rassemblement national démocratique (RND), dispose de la majorité absolue des sièges. Ils devraient, selon les observateurs, la conserver après les élections boycottées par certains partis.

Aux législatives de 2012, seuls 42,90% des électeurs avaient officiellement voté.

Chefs de partis et membres du gouvernement ont, pour une fois, le même +slogan+: "Allez voter !"


Sur les panneaux, les affiches des candidats côtoient celles de la campagne gouvernementale "Samaa sawtek" ("Fais entendre ta voix" en arabe), lancée il y a quelques semaines déjà pour sensibiliser les citoyens sur l'importance du bulletin de vote.

La majorité des partis ont choisi de lancer leur campagne en dehors d'Alger. D'ici au 30 avril, dernier jour de campagne, pas moins de 1.826 meetings sont programmés dans tout le pays par les 940 listes de candidats se disputant les 462 sièges de l'APN.

Lors du dernier scrutin, les différents partis islamistes espéraient surfer sur les victoires de leur mouvance dans les pays du Printemps arabe, mais ils avaient enregistré leur plus mauvais score depuis le premier scrutin pluraliste de 1990. Cette année, ils ont fusionné ou passé des alliances dans le but d'accroître leurs chances.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG