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Afrique du Sud: un Danois accusé d'avoir mutilé des femmes demande sa libération sous caution


Maseru, la capitale du Lesotho
Maseru, la capitale du Lesotho

Peter Frederiksen, 63 ans, avait été arrêté en septembre après une plainte de sa femme qui l'accusait d'avoir mutilé ses parties génitales.

Lors de la perquisition du domicile de M. Frederiksen, la police avait fait des découvertes sordides: dix morceaux provenant d'au moins sept clitoris étaient dissimulés dans un congélateur, deux autres morceaux de parties génitales féminines étaient en train de sécher sur un crochet, tandis que de la chair baignait dans des bouteilles d'eau, selon les enquêteurs.

La police avait aussi mis la main sur des journaux intimes datant de 2004 et dans lesquels étaient décrites des mutilations génitales infligées à des femmes. Elle avait aussi découvert des produits anesthésiants, du matériel chirurgical et des photos pédo-pornographiques.

Peter Frederiksen n'est pas poursuivi pour meurtre mais pour agression, possession, production et distribution d'images pédo-pornographique, bigamie et complot d'assassinat. Il n'a pas encore plaidé coupable ou non coupable mais il avait nié, à la presse danoise, les charges qui pèsent sur lui.

Son épouse, Anna Matseliso Molise, 28 ans, avec qui il a eu deux enfants, devait être le témoin clé dans cette affaire, mais elle a été abattue par balle en octobre devant chez elle à Maseru, la capitale du Lesotho.

Le parquet a estimé mercredi que l'accusé devait rester derrière les barreaux, arguant qu'il utilisait de faux papiers pour résider en Afrique du Sud. Peter Frederiksen y est entré à plusieurs reprises illégalement, selon un témoin appelé à la barre par le parquet, Nicolaas Breed, un agent d'immigration.

Pendant l'audience de mercredi, Peter Frederiksen, cheveux roux et pull rouge, a suivi avec attention les débats, les bras croisés, une chaîne aux chevilles.

Il devrait prendre la parole jeudi, selon son avocat. "Nous sommes toujours confiants qu'il pourrait obtenir une libération sous caution", a déclaré Me Luthando Tshangana.

Des policiers armés de fusils automatiques et vêtus de gilets pare-balles montaient la garde dans la petite salle d'audience comble et où avaient pris place des membres de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

Les mutilations génitales ne sont pas "une pratique traditionnelle. Aucune d'entre nous n'en a subies. J'espère qu'il va pourrir en prison", a déclaré l'une des militantes féministes, Joyce Davids.

Avec AFP

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