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La brutalité du trafic des êtres humains


L’ambassadeur Mark Lagon est directeur pour la lutte contre le trafic des êtres humains au département d’Etat américain. Il dit que, de l’Afghanistan au Zimbabwé et dans de nombreux autres pays , des militaires, des civils et des responsables du gouvernement sont directement impliqués ou complices de ce trafic - que ce soit pour l’exploitation sexuelle, le travail forcé ou l’enrôlement illégal d’enfants soldats, - mais aussi pour la corruption et la fraude liées à ce trafic.

Lors d’une conférence sur l’impact du trafic des personnes sur le développement économique, l’ambassadeur Lagon a fait observer qu’il est difficile d’avoir des chiffres exacts dans ce domaine. Mais selon les estimations des Etats-Unis, chaque année, quelque 800 000 personnes sont emmenées à l’étranger, et des millions d’autres sont asservies dans leur propre pays, dans le cadre de ce trafic.

Les femmes constituent la majorité des victimes du trafic des personnes. Environ deux tiers de toutes les victimes qui sont emmenées dans d’autres pays le sont à des fins de prostitution, et elles sont de plus en plus jeunes. Guy Jacobson est auteur et co-réalisateur d’un film intitulé Holly, sur une petite vietnamienne de 12 ans qui est vendue dans le commerce sexuel au Cambodge. Dans le programme Le monde de la femme sur la VOA, M. Jacobson dit que les conséquences du commerce sexuel sont horribles pour ses victimes. « Ce que je veux dire, c’est qu’un grand pourcentage d’entre elles ne survivront pas... parce qu’elles sont contaminées par le virus du sida et meurent, ou elles sont assassinées, ou encore elles se suicident, et je pense que, selon les chiffres dont on dispose, ce commerce va entraîner la mort de quelque 30 ou 40 pour cent de ses victimes. Dans le travail forcé comme dans l’exploitation sexuelle, des dettes illégales ou illégitimes sont de plus en plus l’outil utilisé pour garder ces personnes asservies », a dit l’ambassadeur Mark Lagon.

Dans certaines régions de l’Afghanistan, les petites filles sont contraintes de se marier, souvent contre leur gré, pour régler les dettes de leur famille. Manizha Naderi est directrice d’une organisation d’aide aux femmes afghanes et elle fait valoir que ces dernières sont traitées comme monnaie d’échange.

Quand les Etats-Unis ont commencé à soulever cette question, il y a plusieurs années, a dit la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, l’idée du trafic des personnes était semblable à un secret de famille à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, des millions de personnes sont devenues conscientes du problème du trafic des êtres humains et nous espérons que cela permettra de le prévenir encore plus, a affirmé Mme Rice.

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