La secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a eu des entretiens aujourd’hui, à Goma, dans l’Est du pays, avec le président congolais, Joseph Kabila. La chef de la diplomatie américaine a exprimé au gouvernement de la RDC l’appui des Etats-Unis.
« La RDC, son gouvernement et son peuple font face à de nombreux et sérieux défis faute d’investissement, de développement, et du fait de la corruption et des difficultés sur le plan de la gouvernance, de même que l’horreur des violences sexuelles dont sont victimes les femmes et les enfants dans le pays », a déclaré Mme Clinton.
La secrétaire d’Etat s’est voulue concrète concernant l’assistance américaine à la République démocratique du Congo. « J’ai proposé - et le président l’a accepté - l’envoi d’une équipe de juristes, d’experts financiers et techniques en RCD pour faire des suggestions spécifiques sur les moyens de surmonter les très sérieux obstacles entravant le potentiel de ce pays », a-t-elle souligné.
Mme Hillary Clinton, qui a rendu visite à des victimes de viol, a appelé les autorités de la RDC à mettre un terme aux viols et attaques dont sont victimes de nombreuses femmes de l’Est de la RDC. « Et bien entendu, nous avons exprimé nos préoccupations concernant le comportement des soldats et j’ai spécifiquement sollicité les dernières informations concernant les cinq officiers supérieurs inculpés de viol », a dit la secrétaire d’Etat.
Les Etats-Unis continueront à travailler avec le gouvernement congolais et les partenaires internationaux, y compris les Nations unies pour aider à un mettre au règne de la violence dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et la Province orientale, a promis la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, à Goma.
« Cette visite de la secrétaire d’Etat américaine – qui représente la première puissance mondiale – dans notre pays constitue, pour nous, la considération que nous redevenons un pays avec lequel on peu parler, faire des affaires, commercer, notamment dans le cadre de l’Agoa, a déclaré le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
Kinshasa, a-t-il dit, a apprécie les propositions de Mme Clinton concernant notamment une meilleure maîtrise de la gestion des ressources nationales, « la solidarité avec les victimes des guerres injustes » imposées au Congo. Concernant les officiers supérieurs congolais accusés de viol et dont les cas ont été évoqués par Mme Clinton, M. Mende a expliqué que ces dossiers sont déjà devant la justice congolaise.
Pour sa part, le docteur Denis Mukwege, directeur de l’hôpital de Panzi à Bukavu, dans l’Est de la RDC, s’est félicité de la position « plus que tranchée » de la secrétaire d’Etat Clinton contre les viols et violences contre les femmes. Le docteur Mukwege prend en charge les victimes des viols et violences sexuelles dans son hôpital.
Les Nations unies disent avoir enregistré au moins 200 000 cas de violences sexuelles contre les femmes dans la région depuis 1996. Les milices comme les troupes envoyées pour les combattre sont toutes responsables de ces attaques, précise l’ONU.