L’administration Bush dit qu’elle va plus que doubler son aide d’urgence au Zimbabwe en rapport avec l’épidémie de choléra. Lors d’une conférence de presse aujourd’hui au département d’Etat, la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Henrietta Fore, a annoncé que les Etats-Unis allouent une enveloppe additionnelle de 6,2 millions de dollars à l’aide d’urgence au Zimbabwe en vue de combattre le choléra. Quelques 4,6 millions de dollars avaient déjà été fournis à cette fin.
Washington tient le gouvernement zimbabwéen pour responsable de la crise humanitaire dans le pays et appelle le président Robert Mugabe à démissionner. L’épidémie de choléra ne saurait être séparée de la crise économique zimbabwéenne, qui résulte de plusieurs années de mauvaise gestion par le président Mugabe et l’impasse politique après les élections controversées de cette année, estime la directrice de l’USAID.
« Au cours des années, le système de santé du Zimbabwe s’est effondré, tout comme les infrastructures. Le manque d’eau potable et d’un système adéquat de traitement des eaux usés, combiné à des soins de santé et d’autres services qui sont de moins en moins accessibles, est à l’origine de l’épidémie de choléra au Zimbabwe », a expliqué Mme Fore. Cette épidémie résulte de l’effondrement pur et simple du gouvernement zimbabwéen, a-t-elle souligné.
Selon la directrice de l’USAID, l’aide nouvelle visera, en priorité, la fourniture d’eau potable, les programmes d’assainissement et d’hygiène. Une équipe américaine sera envoyée sur place pour coordonner cette assistance et évaluer les autres besoins, a fait savoir Mme Fore. Cette dernière a été jointe à sa conférence de presse par l’ambassadeur des Etats-Unis au Zimbabwe, James McGee, venu à Washington pour recevoir le Prix de la semaine des droits de l’Homme du département d’Etat pour ses efforts en faveur de la défense des droits fondamentaux au Zimbabwe.
Le
président zimbabwéen et ses affidés ont repoussé les
appels de la communauté internationale à un partage du pouvoir avec
l’opposition et tiennent le pays en otage, a déclaré M. McGee. Pour
l’ambassadeur américain au Zimbabwe, les appels du président Bush, du
Premier ministre britannique Gordon Brown, du président français
Nicolas Sarkozy et d’autres leaders mondiaux à la démission de Mugabe commencent à avoir un impact malgré l’attitude
défiante du dirigeant zimbabwéen.