Les autorités rwandaises souhaitent le procès de Rose Kabuye, une proche du président Paul Kagame mise en examen à Paris pour « complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste », se tiennent dans les plus brefs délais. C’est ce qu’a déclaré à l’AFP, la ministre rwandaise de la communication, Louise Mushikiwabo, qui souligne, toutefois, que Kigali n’a pas confiance en la justice française.
Rose Kabuye, chef du protocole présidentiel du Rwanda, a été entendue hier par un juge d’instruction qui l’a mise en examen et relaxée sous contrôle judiciaire. Elle est accusée d’avoir pris part au complot ayant conduit à l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien président Juvénal Habiyarimana, en avril 1994. Mais depuis, on le sait, le principal témoin à charge dans l’enquête du juge français Jean Louis Bruguière s’est rétracté.
Le témoin en question, Abdu Ruzibiza, « se contredit quand il dit ne rien savoir sur l’attentat contre l’avion du président Habyarimana et, un peu plus loin, il dit que Rose Kabuye, qui est aujourd’hui mise en examen en France, n’est pas impliqué dans cet attentat », fait remarquer le professeur Filip Reintjens, de l’université d’Anvers, qui avait été entendu dans le cadre de l’enquête française.