La tension est montée d’un cran en Ituri, dans l’Est de la RDC, où douze miliciens et deux soldats congolais ont été tués dimanche, dans une attaque des miliciens. « Ce qui se passe en Ituri surprend tout le monde, » a expliqué Joska Kaninda, éditeur du journal « Le Millénaire », joint à Bunia par Ferdinand Ferella. Selon M. Kaninda, l’accord récemment conclu par un représentant du chef de l’Etat congolais et des miliciens de l’Ituri n’est pas compris de la même manière par les deux parties.
Pour les miliciens, cela signifiait un début de libération de leurs camarades emprisonnés et l’intégration de leurs combattants dans l’armée avec leurs grades actuels; ce qui n’est pas le cas, a expliqué Joska Kaninda. Selon l’éditeur du « Millénaire, » la présence d’un nouveau gisement d’or dans la région pourrait aussi expliquer les attaques des miliciens, notamment ceux des Forces de résistance patriotiques de l’Ituri (FRPI). « Il faut avoir les moyens d’entretenir les troupes, » a dit Joska Kaninda, notant, par ailleurs, que certains chefs des miliciens veulent aller rapidement dans le processus engagé avec le gouvernement alors que d’autres y sont réticents.
A la question de savoir si les irréductibles parmi les miliciens ont les moyens de perturber le scrutin du 29 octobre, M. Kaninda a souligné que l’arsenal de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC) et des troupes congolaises (FARDC) est en mesure d’empêcher de tels actes. Il faudra cependant que le gouvernement congolais prenne des mesures pour préserver la sécurité au jour du scrutin du 29 octobre, a souligné Joska Kaninda.