Un nouveau scandale défraie la chronique au Congrès des Etats-Unis. Cette fois-ci, l’accusé est un législateur démocrate, contrairement aux précédentes affaires qui concernaient des législateurs républicains, à savoir l’ancien chef de la majorité à la Chambre des représentants Tom Delay et le député du Nord de l’Ohio Bob Ney.
Le tout dernier parlementaire dans le collimateur de la justice américaine est le député noir de Louisiane William Jefferson. Le FBI, la police fédérale américaine, l’aurait filmé en train d’empocher des dessous de table d’un montant de 100.000 dollars en espèces, le 30 juillet 2005, avec l’intention de faciliter l’implantation d’une compagnie américaine de télécommunications dans trois pays africains, notamment le Nigeria et le Ghana.
Quatre jours plus tard, les enquêteurs ont récupéré 90.000 dollars en billets de la même série que les précédents lors d’une perquisition au domicile du député Jefferson. D’où les accusations d’extorsions de fonds formulées par la justice américaine contre ce lui. Ce dossier a permis à la police fédérale d’opérer samedi une perquisition au bureau de M. William Jefferson au Congrès même.
Selon les informations publiées par la presse sur l’affaire, ce lundi, les 100.000 dollars de pots-de-vin étaient destinés au vice-président du Nigeria Atiku Abubakar, qui possède à Washington une résidence que la police aurait perquisitionnée. Le député Jefferson appartient au groupe d’amitié parlementaire Etats-Unis-Nigéria. Et c’est à ce titre qu’il aurait offert ses bons offices - contre espèces sonnantes et trébuchantes - pour aider la compagnie américaine de télécommunications à s’implanter dans les 3 pays en question.
En plus de la justice, la commission d’éthique de la chambre des représentants enquête, elle aussi, sur les allégations formulées contre William Jefferson. Pour sa part, le député noir de la Nouvelle Orléans nie catégoriquement avoir violé la loi. Son avocat, Robert Trout, qualifie la publicité autour de l’affaire de tentative visant à embarrasser son client.
Côté politique, le scandale vient à un mauvais moment pour les démocrates qui ne cessent d’accuser leurs adversaires républicains de corruption en citant à titre d’exemple les cas de l’ancien leader de la majorité républicaine à la chambre Tom Delay et du député Bob Ney. Le parti démocrate comptait faire de la corruption un thème de campagne électorale à l’approche du scrutin parlementaire de novembre. L’affaire Jefferson va peut-être l’obliger à changer de tactique.