L’Europe accueille depuis des décennies les mouvements migratoires africains et est-européens. La vague de migrants africains, légaux ou clandestins, vers l’Eldorado européen, se maintient malgré les efforts déterminés des pays de destination, comme la France, l’Espagne ou l’Italie.
Le gouvernement espagnol, par exemple, cherche à verrouiller le détroit de Gibraltar et ses enclaves de Ceuta et Melilla sur la côte nord du Maroc. Son objectif est de prévenir la répétition des assauts désespérés de migrants africains sur les frontières de l’Espagne dans ces secteurs. Ces tentatives avaient fait 14 morts en septembre 2005.
Les autorités espagnoles semblent satisfaites des mesures prises. « Cette côte est relativement fermée. Nous avons mis en place un réseau radar et un système de surveillance sophistiqué. Nous avons aussi des patrouilles conjointes avec le Maroc» a expliqué l’émissaire spécial espagnol pour les affaires humanitaires et sociales, Manuel Pombo.
Selon l’ambassadeur Pombo, les passeurs et les migrants clandestins essaient maintenant d’entrer en Espagne par les Iles Canaries, à partir de la Mauritanie. « Un voyage périlleux de 500 km, à bord d’embarcations de fortune, qui coûterait la vie à près de 40% des candidats à l’immigration » affirme l’émissaire espagnol.
Face à cette situation, la Mauritanie attend une aide logistique pour surveiller ses eaux territoriales désormais point de départ des clandestins pour l’Europe, a expliqué à Samuel Kiendrébéogo notre correspondant à Nouakchott Salem Ahmed Boukhari.
Cinq pays membres de l’Union européenne dont l’Espagne et l’Italie, et neuf pays africains, dont le Niger et le Sénégal, ont, de leur côté, essayé de trouver des réponses lors d’une récente conférence en Sicile sur le thème « Migration et dignité. » Il faut commencer à définir des programmes de régularisation des migrations, à améliorer la coopération entre les services de sécurité et les services sociaux pour faciliter l’accueil et l’intégration des migrants. Il s’agira aussi de réprimer les activités des passeurs et des trafiquants d’êtres humains.
Pour M. Brunson MacKinley, directeur L’Organisation internationale des migrations, seule une approche concertée de la part des pays d’origine, de transit et de destination des migrants peut trouver une solution aux problèmes d’individus désespérés, prêts à sacrifier leur dignité et même leur vie.