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Nigeria : nouvelles tensions dans le delta du Niger autour du sort du rebelle "Tompolo"


Wreckage of a passenger plane from Bangladesh that crashed at the airport in Kathmandu, Nepal, is seen as rescue workers operate at the airport.
Wreckage of a passenger plane from Bangladesh that crashed at the airport in Kathmandu, Nepal, is seen as rescue workers operate at the airport.

Un tribunal de Lagos a ordonné la semaine dernière l'arrestation de Government Ekpemupolo, alias "Tompolo", un ex-chef de la rébellion armée du delta du Niger.

Des membres de l'ethnie nigériane Ijaw ont accusé vendredi le gouvernement du président Buhari de mener une "chasse aux sorcières tribale" suite à la publication d'un mandat d'arrêt contre un ancien chef de la rébellion armée du delta du Niger, région pétrolifère du sud du Nigeria.

Un tribunal de Lagos a ordonné la semaine dernière l'arrestation de Government Ekpemupolo, un Ijaw, accusé de vol et blanchiment d'argent d'un montant de 175 millions de dollars entre 2012 et l'année dernière.

Surnommé "Tompolo", M. Ekpemupolo est un des dirigeants les plus connus du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND), la région du sud du Nigeria d'où provient la majorité du pétrole du premier producteur d'Afrique.

Le MEND, qui a mené de nombreuses attaques armées contre des installations pétrolières et des enlèvements de travailleurs du secteur dans les années 2000, militait pour une meilleure redistribution des revenus de l'or noir dans cette région peu développée. Un accord d'amnistie avait finalement été signé avec le gouvernement en 2009.

De nombreux ex-rebelles avaient signé des contrats publics, visant notamment à protéger les installations pétrolières, suite à l'accord d'amnistie. C'est dans le cadre d'un de ces contrats que "Tompolo" est accusé d'avoir blanchi de l'argent.

Des représentants de l'ethnie Ijaw, dont "Tompolo" et l'ancien président Goodluck Jonathan font partie, dénoncent les poursuites contre l'ex-rebelle, accusant le gouvernement du président Muhammadu Buhari de s'acharner sur certains profils ethniques et politiques sous couvert de lutte anti-corruption.

Pour l'ancien rebelle Ramsey Mukoro, la poursuite de "Tompolo" et "d'autres Ijaws qui ont servi sous M. Jonathan" s'apparente à "une chasse aux sorcières tribale".

"Nous sommes en faveur de la guerre contre la corruption, (mais) elle doit être menée en conformité avec la loi", a déclaré Eric Omare, le porte parole du Conseil de la Jeunesse Ijaw (IYC), à l'AFP.

"Nous sommes formellement opposés aux poursuites sélectives et à la victimisation politique", a-t-il ajouté.

Le président Buhari, élu l'année dernière, a promis de lutter activement conte la corruption. Suite à l'arrestation de nombreux piliers du Parti démocratique populaire (PDP, opposition) de M. Jonathan, qui doivent être jugés pour avoir siphonné les caisses de l'Etat, il a déjà été accusé de chasse aux sorcières politique.

Les poursuites contre "Tompolo" ont commencé à créer des tensions dans le delta, une région particulièrement sensible.

Des supporters de l'ex-rebelle ont, semble-t-il, saboté des pipelines en guise de protestation le weekend dernier.

L'IYC condamne de tels actes de vandalisme, mais dénonce également les raids de l'armée dans de nombreuses communautés Ijaw de cette région.

"Les Ijaws ne sont pas en guerre contre le gouvernement. Nous appelons l'armée à plus de retenue dans leurs actions. Rien ne justifie l'attaque de villageois innocents", dénonce M. Omare.

Avec AFP

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