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John Kerry en Israël et dans les Territoires palestiniens pour tenter de mettre fin aux violences


John Kerry et Benjamin Netanyahou, le 24 novembre 2015. (Atef Safadi/Pool Photo via AP)
John Kerry et Benjamin Netanyahou, le 24 novembre 2015. (Atef Safadi/Pool Photo via AP)

John Kerry a mis le pied en Israël, mardi, dans une période "très troublée". Il s'est entretenu avec Benjamin Netanyahou avant d'aller rendre visite au président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a vigoureusement condamné mardi à Jérusalem les attentats palestiniens en engageant des discussions avec les dirigeants israéliens et palestiniens sur les moyens de réduire les violences qui se sont poursuivies au moment même de son arrivée.

A l'instant où l'avion de M. Kerry se posait le matin à Tel-Aviv pour une visite sur laquelle ni les Israéliens ni les Palestiniens ne se faisaient d'illusions, la Cisjordanie occupée était le théâtre d'une scène désormais presque quotidienne.

Un Palestinien a lancé sa voiture contre un groupe d'Israéliens en uniforme au sud de Naplouse (nord de la Cisjordanie), blessant légèrement trois soldats et un garde-frontière, a indiqué l'armée israélienne. Les forces israéliennes ont ouvert le feu sur l'agresseur qui a été blessé et capturé.

Cet attentat est le dernier en date des actes de violences qui ont réveillé le spectre d'une nouvelle intifada et qui ont fait plus de 110 morts depuis le 1er octobre en Cisjordanie, à Jérusalem et en Israël.

M. Kerry a dit arriver dans une période "très troublée".

Au début de ses entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu avant d'aller voir le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie, il a déclaré être venu discuter "des moyens de travailler ensemble, tous ensemble dans la communauté internationale, pour repousser le terrorisme, repousser une violence insensée et trouver les moyens de restaurer le calme".

"Condamnation totale"

"Personne ne devrait avoir à vivre au quotidien avec la violence, les attentats dans la rue, commis à l'aide de couteaux, de ciseaux ou de voitures. (...) Ces actes de terrorisme méritent les condamnations dont ils font l'objet et j'exprime ici une condamnation totale de tout acte de terrorisme qui coûte la vie à des innocents", a dit M. Kerry. La confrontation en cours a coûté la vie à plusieurs juifs américains ou à la double nationalité.

Les propos de M. Kerry semblaient adressés à la direction palestinienne et au président Mahmoud Abbas qui réprouvent les assassinats de civils, mais se sont gardés de condamner les attentats anti-israéliens récents et en imputent la faute aux politiques du gouvernement Netanyahu.

Le déplacement du responsable américain visait à tenter de faire émerger des mesures concrètes pour apaiser les esprits, selon Washington.

Il ne s'agit pas de s'attaquer aux causes profondes du mal en relançant un aléatoire effort de paix dont les conditions sont tout sauf réunies. La Maison Blanche a écarté l'éventualité que de telles négociations reprennent d'ici à la fin du mandat de Barack Obama en janvier 2017, après l'échec en avril 2014 de la dernière initiative de M. Kerry.

L'un des leviers sur lesquels la communauté internationale peut agir est celui de la rhétorique palestinienne. Le gouvernement israélien accuse la direction palestinienne de souffler sur les braises. Celle-ci renvoie M. Netanyahu à la poursuite de l'occupation et de la colonisation ainsi qu'à l'absence de toute perspective de création d'un Etat palestinien indépendant.

La "routine" des attentats

Les Etats-Unis voudraient voir le gouvernement israélien prendre des positions consolidant une telle perspective, et des dispositions pratiques, notamment économiques, pour faciliter la vie quotidienne des Palestiniens.

En échange de gestes en faveur de l'économie palestinienne, M. Netanyahu réclame de l'administration américaine qu'elle accepte qu'Israël construise dans les grands blocs de colonies de Cisjordanie qui devraient rester israéliens en cas de règlement diplomatique du conflit, écrivait mardi le quotidien Haaretz.

Mais, devant la vague des attentats, ce sont des mesures peu à même d'améliorer le quotidien palestinien que M. Netanyahu a annoncées lundi: contrôle quasi systématique des véhicules palestiniens en Cisjordanie ou encore séparation accrue des itinéraires routiers pour Palestiniens et colons israéliens.

Une partie de la droite israélienne réclame plus, jusqu'au bouclage de la Cisjordanie ou une opération militaire d'envergure.

Depuis le 1er octobre, les attentats, à l'arme blanche dans leur écrasante majorité, les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens ainsi que les violences mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens ont fait 92 morts côté palestinien -dont un Arabe israélien- et 17 côté israélien, ainsi qu'un Américain et un Erythréen, selon un décompte de l'AFP.

Israël semble s'inscrire dans la réalité quotidienne des attentats. "C'est devenu une routine", écrivait le quotidien Yediot Aharonot, "la question n'est plus de savoir s'il y aura un attentat terroriste aujourd'hui, mais combien et où".

AFP

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