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Burkina : point final pour le régiment putschiste


Le Premier ministre de la transition, Isaac Zida, en compagnie de l'ambassadeur des Etats-Unis, Tulinabo Mushingi.
Le Premier ministre de la transition, Isaac Zida, en compagnie de l'ambassadeur des Etats-Unis, Tulinabo Mushingi.

Une cérémonie de désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), auteur du coup avorté du 17 septembre, devait avoir lieu mardi, mettant un point final à cette unité honnie depuis 20 ans.

Le Premier ministre Isaac Zida, ancien du RSP devenu un de ses farouches adversaires, ainsi qu'une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) devaient assister à la cérémonie sur l'emblématique place de la Nation, surnommée place de la Révolution par la plupart des Burbinabè depuis l'insurrection d'octobre qui a chassé le président Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir.

Parallèlement à cet acte symbolique, les autorités judiciaires - justice militaire d'une part, et commission d'enquête de l'autre - s'activent. Après de nombreuses arrestations, dont celles d'une quinzaine d'officiers putschistes et notamment de leur chef le général Gilbert Diendéré, deux hommes politiques ont été interpellés lundi soir.

Léonce Koné, deuxième vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Compaoré, et Hermann Yaméogo, président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), sont "auditionnés dans le cadre des enquêtes sur le coup d'Etat" et ont été placés en garde à vue, selon la gendarmerie.

Ce sont les premiers civils à être interpellés dans l'affaire du coup. Un autre politique, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré, arrêté le 29 septembre, a lui été général de la gendarmerie au sein de laquelle il n'occupe plus de fonctions depuis 2000.

- Fantasmes sur l'armement et le camp -

Les violences ayant suivi le putsch ont fait 11 morts et 271 blessés, selon le bilan officiel.

Créée en 1995, le RSP, ancienne garde prétorienne Blaise Compaoré, comptait quelque 1.300 hommes. Sa dissolution était demandée depuis des années par la société civile mais même les institutions de transition n'osaient pas s'attaquer à cette "armée dans l'armée" qui effrayait militaires comme civils.

Après la dissolution, prononcée le 25 septembre par le gouvernement après l'échec du coup d'Etat, tous les éléments du régiment ont reçu une nouvelle affectation.

Le président de la Transition Michel Kafando, qui avait été pris en otage par les putschistes, avait visité mercredi la caserne Naaba Koom II où étaient retranchés les putschistes. L'armement et le camp du RSP alimentaient de nombreux fantasmes.

Le général Diendéré avait pris les rênes du pouvoir le 17 septembre, au lendemain de la prise d'otage du président et de ministres de transition par le RSP. Il a rendu le pouvoir au président Michel Kafando le 23 septembre, après le constat d'échec du putsch face à une forte mobilisation populaire.

Le président Kafondo a promis à plusieurs reprises depuis le putsch d'organiser rapidement des élections après une concertation avec toutes les parties concernées.

Le coup a été réalisé à quelques jours du début de la campagne électorale pour le scrutin législatif et présidentiel prévu le 11 octobre et censé mettre un terme à la transition issue de l'insurrection d'octobre.

Les élections, a-t-on appris de source proche du dossier, devraient avoir lieu début décembre.

Avec AFP

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