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Burkina Faso : le gouvernement confirme avoir déjoué un complot contre Zida


Le Premier ministre de la transition au Burkina Faso, le lieutenant Colonel Yacouba Isaac Zida (Reuters)
Le Premier ministre de la transition au Burkina Faso, le lieutenant Colonel Yacouba Isaac Zida (Reuters)

Dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement pointe du doigt le Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Des "informations persistantes" faisaient état depuis samedi de ce que la sécurité du Premier ministre serait menacée "par des éléments du RSP", à son retour d'un voyage officiel dimanche à l'aéroport de Ouagadougou, indique le communiqué publié par le service d'information du gouvernement.

Les autorités burkinabè ont pris des mesures préventives dont l'audition d'"un certain nombre de chefs du RSP" par la gendarmerie. C'est ce qui aurait créé "un mouvement d'humeur" lundi soir chez "certains éléments de ce régiment, qui ont tiré des coups de feu en l'air dans leur caserne, selon ce texte.

Une dizaine de soldats de la garde présidentielle, soupçonnés d'être les tireurs, ont été mis aux arrêts mardi.

Les relations sont tendues depuis des mois entre le RSP, considéré comme le bras armé de l'ex-président Blaise Compaoré - renversé en octobre par la rue après 27 ans de règne - et le lieutenant-colonel Zida, qui en est pourtant le numéro 2.

Le président Michel Kafando avait engagé mardi des tractations pour résoudre cette nouvelle crise autour de la garde présidentielle alors que, selon un haut gradé du RSP, ce corps d'élite réclamait de nouveau le limogeage du Premier ministre.

Cependant, depuis les derniers événements, la thèse d'un complot est battue en brèche par plusieurs officiers du RSP, qui accusent M. Zida d'avoir "inventé" de toutes pièces "un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et se maintenir au pouvoir".

Plusieurs personnalités de la société civile, interrogées par l'Agence France Presse (AFP), ont également émis des doutes sur un tel scénario, et une source diplomatique évoquait mardi l'hypothèse d'un "truquage".

M. Zida avait publiquement réclamé en décembre la dissolution "pure et simple" du RSP, accusé d'être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 1990.

Mais début février, ce corps d'élite (1.300 hommes) avait provoqué une brève crise politique en exigeant déjà sa démission, le contraignant à changer d'avis.

Les autorités de transition devront restituer les rênes du pays à un exécutif élu lors de la présidentielle dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

Dans son communiqué, le gouvernement a "réaffirmé son engagement" pour l'organisation d'élections transparentes aux dates prévues, rejetant "avec fermeté les allégations tendant à faire croire qu'il travaillerait à une prolongation de son mandat".

Avec AFP

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