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Adoption de la toute première convention contre le mercure


Un mineur artisanal, tenant un morceau de mercure toxique entre ses doigts
Un mineur artisanal, tenant un morceau de mercure toxique entre ses doigts
Les délégués de quelques 140 États ont adopté samedi le premier accord international qui devrait contraindre les pays à réduire leurs émissions de mercure, métal lourd extrêmement toxiques pour la santé et l'environnement. Le traité a été conclu au terme d’une semaine de négociations intenses à Genève, en Suisse, mais les pourparlers duraient depuis 4 ans.

Le traité sera connu sous le nom de Convention de Minamata, ville du Japon où il sera paraphé en octobre de cette année. Rappelons que cette métropole avait été durement touchée par une très grave contamination au mercure identifiée pour la première fois au milieu des années 1950.

Un peu plus de 2.000 tonnes de mercure sont rejetées dans l'atmosphère par les activités humaines chaque année, ce qui renforce la menace pour la santé humaine et l'environnement.

Selon le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, le mercure est largement utilisé dans de nombreux secteurs : industries médicale et pharmaceutique, dans les piles et l'éclairage, ou encore des produits de tous les jours, tels que les crèmes pour la peau et le savon.

« Il nous a fallu beaucoup de temps pour établir, puis comprendre, qu’en élargissant son utilisation par les êtres humains, nous étions en train de créer un héritage terrible, parce que le mercure s'accumule. Il s'accumule dans la chaîne alimentaire à travers les poissons, par exemple. Il s'accumule dans notre corps. Il est libéré par la combustion des centrales au charbon et se déplace parfois sur des milliers de kilomètres. Il affecte les Inuits au Canada, tout comme le mineur artisanal d'or quelque part en Afrique du Sud », explique M. Steiner.

La convention prévoit des mesures de contrôle et d'élimination progressive du mercure. Conformément aux termes du traité, les gouvernements conviennent d'interdire la production, l'exportation et l'importation de toute une gamme de produits contenant du mercure d'ici à 2020.

Le mercure peut causer des lésions cérébrales et neurologiques, en particulier chez les enfants. Il provoque également des lésions rénales et des dégâts au système digestif. Les victimes peuvent souffrir de pertes de mémoire et de troubles du langage.

Aujourd'hui, fait valoir le PNUE, la combustion du charbon et l'exploitation minière artisanale de l'or sont les principales sources d'émissions de mercure dans l'air. Le prix de l'or étant en plein essor, le nombre de petites exploitations minières a considérablement augmenté, en particulier dans les communautés pauvres d'Afrique et d'Asie.

Jusqu'à 15 millions de personnes travaillent dans ce secteur, dont trois millions de femmes et d'enfants. Le mercure est utilisé pour séparer le minerai d’or de la roche où il se trouve enfoui. Un processus particulièrement noscif pour la santé.
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