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Un substitut aux plastiques: les carapaces de crevettes


Des objets en « plastique » à base de carapaces de crevettes, fabriqués par le Wyss Institute à l'université Harvard
Des objets en « plastique » à base de carapaces de crevettes, fabriqués par le Wyss Institute à l'université Harvard
Des carapaces de crevettes comme substituts aux plastiques à base de pétrole?
Selon des chercheurs de l'université Harvard dans le Massachussetts, cela ne relève pas de la science-fiction, mais c’est déjà une réalité.

Il s’agit d’un projet du Wyss Institute de l’Université Harvard. « Les bioplastiques, substances durables faites de cellulose renouvelable, ne se dégradent pas totalement, et leur utilisation est limitée aux emballages ou aux simples récipients pour la nourriture et la boisson", explique le site de l'université. Pour pallier à ce problème, l'institut Wyss propose d’utiliser les peaux de crevettes, plus précisément, la chitosane, une forme de chitine qui est la deuxième matière organique la plus abondante sur Terre après la cellulose. En effet, elle forme non seulement les carapaces des insectes et crustacés, mais on la retrouve dans les ailes des papillons.

C’est « la deuxième matière organique la plus abondant sur la Terre », précisent les chercheurs l’institut Wyss. En mars, ils ont annoncé la mise au point d’une substance à base de carapaces de crevettes, surnommée « Shrilk », une contraction de « shrimp » (crevette) et « silk » (soie). Ils ont immédiatement été approchés par des responsables de l’industrie, a déclaré Javier Fernandez, chercheur principal du projet.

Pour fabriquer un verre, il suffit d’environ 200 grammes de carapaces de crevettes – une poignée, dit-il. Faudrait-il alors redouter la disparition des crustacées ? Loin de là, puisque les petits crustacés planctoniques appelés copépodes produisent à eux seuls des milliards de tonnes de chitine chaque année.

« Cela signifie qu'ils ont produit au cours des 12 derniers mois à peu près la même quantité de chitine que toute la production mondiale de plastique depuis 2009 », ajoute le chercheur.

Selon l'Institut Wyss, les humains fabriquent environ 34 millions de tonnes de déchets plastiques par an, et n’en recyclent que 7 %. Le 93 % restants finissent dans les décharges et les océans, où ils forment des vortex massifs, aussi vastes que des continents.

Autre avantage des plastiques à base de chitosane : ils pourraient servir à fabriquer des sacs à ordure, sacs d’épicerie, matériaux d’emballages ou encore des couches pour bébé. Des produits tous biodégradables, qui à terme, libèreraient également des nutriments pour les plantes.

De surcroit, pour les producteurs de crevettes du monde entier, notamment au Vietnam , en Inde et au Honduras, ce serait enfin le moyen de se défaire à moindre frais des carapaces de crevettes. Actuellement, elles sont surtout jetées, intégrées à des engrais, des produits cosmétiques ou suppléments alimentaires .

Mais que dire à ceux qui sont allergiques aux mollusques ? Aucune inquiétude à avoir, déclare M. Fernandez. Car la substance de la crevette qui provoque des allergies est dans la musculature, et non pas la coque.
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