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Le conflit congolais : réalités et perceptions


Le début du retrait du M23, près de Saké, le 30 novembre 2012.
Le début du retrait du M23, près de Saké, le 30 novembre 2012.

Kampala, pour quoi faire ? Des experts en ont parlé au Congrès américain.

Le principal diplomate des États-Unis pour le continent africain a réitéré mardi au Congrès la détermination de l’administration Obama de continuer à apporter une réponse adéquate, de concert avec la communauté internationale, à la situation qui prévaut dans l’est de la RDC.

Lors d’une audience organisée par la sous-commission pour l’Afrique, la santé mondiale et les droits humains de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson, a déclaré que des efforts se poursuivent en vue de faire cesser tout appui extérieur à la rébellion du M23.

Répondant à une question du député républicain de Pennsylvanie Tom Marino, M. Carson a catégoriquement rejeté les allégations selon lesquelles les États-Unis auraient tenté de retarder une résolution à l’ONU dans le dessein de protéger le Rwanda. Il a aussi défendu l’assistance fournie par Washington à Kigali.

M. Carson a expliqué que les États-Unis ont donné 195 millions de dollars au Rwanda durant la récente année fiscale, mais cet argent a été canalisé à travers des ONG et il a été utilisé à bon escient par les Rwandais, notamment dans la santé et l’agriculture.

Le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines a nié l’existence de contacts entre son gouvernement et les rebelles congolais. « Je ne suis pas au courant de contacts quelconques entre les États-Unis et les dirigeants du M23 », a-t-il souligné.

Johnnie Carson a noté que la situation humanitaire demeure déplorable dans l’est du Congo où deux millions de personnes sont actuellement déplacées, dont 500 000 suite aux récentes attaques du M23.

L’un des experts invités à témoigner devant la sous-comission, John Prendergast, co-fondateur de Enough Project, a mis l’accent sur la nécessité de faire face aux causes profondes du conflit congolais, à racines économiques et politiques. « S’attaquer aux racines économiques de la guerre, c’est non seulement éliminer la cause majeure du conflit, mais aussi créer le moteur principal de la reconstruction de l’État. »

Ensuite, a dit M. Prendergast, il faut un cadre politique qui puisse rétablir la confiance des Congolais. « C’est maintenant le moment d’établir un dialogue intercongolais plus élargi, avec la participation active des leaders du gouvernement, des partis politiques et de la société civile, qui décideraient d’un consensus national sur des réformes dans des domaines tels que la vie politique, la décentralisation, la protection des minorités et le retour des réfugiés. »

Quant à Mvemba Dizolele, chercheur invité à Stanford University, en Californie, il se demande si le retrait du M23 de Goma marque la fin du conflit ? Tout dépendra de ce qui sera accompli à Kampala, en Ouganda, où les rebelles et les représentants de Kinshasa ne font, depuis vendredi, qu’échanger des accusations.
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Rappelons que les discussions en cours à Kampala ont été promises au M23 à l’issue d'une médiation des pays de la région des Grands Lacs sous l’égide de l'Ouganda, en échange de leur retrait militaire de Goma, capitale du Nord-Kivu, qu'ils ont quitté au tout début de ce mois.
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