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Egypte: Morsi souligne que ses pouvoirs élargis sont temporaires


Mohamed Morsi s'est arrogé des pouvoirs accrus, ce qui suscite de vives réactions de la part de la justice et la colere de la rue.
Mohamed Morsi s'est arrogé des pouvoirs accrus, ce qui suscite de vives réactions de la part de la justice et la colere de la rue.

Des affrontements ont eu lieu, ce dimanche, sur la place Tahrir au Caire. Des protestataires ont jeté des pierres sur la police, et en riposte, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène.

Mohamed Morsi rencontrera les membres de la plus haute juridiction du pays pour discuter du décret, plaçant toutes les décisions du président au-dessus du contrôle judiciaire. C’est en tout cas ce qu’affirment les médias d'Etat.
Le président égyptien et le pouvoir judiciaire ont fait allusion à un compromis dimanche pour éviter une crise politique à grande échelle.
Hier Mohamed Morsi a réaffirmé que ces mesures n’étaient que temporaires. Le président égyptien a par ailleurs souligné qu’il souhaitait le dialogue avec les partis politiques.
Le Conseil suprême de la Justice a déclaré que le décret présidentiel, octroyant de nouveaux pouvoirs à Mohamed Morsi, ne devrait s'appliquer qu'aux «questions de souveraineté." Sans préciser ce que cela signifiait, le Conseil a suggéré qu'il ne rejetait pas catégoriquement la mesure. Il a appelé les juges et les procureurs en grève à reprendre le travail.
Il faut dire que les juges avaient vivement réagit à l’annonce du décret, en qualifiant la mesure "d’attaque sans précédent" contre l'indépendance des magistrats. Les juges d'Alexandrie s’étaient alors mis en grève, menaçant de ne retourner au travail qu’une fois le décret levé.
Dimanche, l’Egypte a été le théâtre d'une troisième journée de violence. Des manifestants sont descendus sur la place Tahrir du Caire, symbole du soulèvement anti-Moubarak durant le printemps arabe. Protestants contre le décret, ils ont jeté des pierres sur les policiers. Les forces de sécurité ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène.
La levée de bouclier contre le décret a commencé jeudi dernier. Il prévoit que les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel. Il a également limogé le procureur général Abdel Meguid Mahmoud, qu'il n’avait pas réussi à démettre de ses fonctions en octobre, et a désigné un autre juge, Talaat Ibrahim Abdallah, pour le remplacer pour une période de quatre ans.
Pour Said Sadek, professeur de sociologie politique à l'Université américaine du Caire, le président s’est mis le pays à dos, à l’exception de ses plus fidèles partisans.

"Le président est de plus en plus isolé. Vendredi, seuls les Frères musulmans et les salafistes se sont rassemblés devant son palais présidentiel, où il a prononcé un discours. Mais sur la place Tahrir, vous aviez le peuple, les groupes qui ont conduit la révolution, et ils sont tous contre cette nouvelle proclamation constitutionnelle ».
Les partisans du président Morsi et ses adversaires prévoient d’organiser des manifestations mardi. Ce qui fait craindre davantage de violence.

Mohammed ElBaradei, défenseur de la démocratie en Egypte, s’est adressé à la foule sur la place Tahrir. Le président doit prendre des mesures pour eviter une aggravation des turbulences.
Ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ayant obtenu le prix Nobel de la paix en 2005, il a appelé Mohamed Morsi à annuler ce qu’il qualifie de pouvoir absolu, qu’il s’est lui-même accordé.

C’est dans un tel contexte que la bourse égyptienne rouvert ses portes aujourd’hui, chutant de 10%. Elle avait fermé au début des violences suscitées par la prise du décret.
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