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Xi Jinping entame son règne en Chine


Après plusieurs mois de spéculation et un grand scandale politique, les dirigeants du Parti communiste chinois viennent de choisir un nouveau groupe de sept hommes pour former le noyau de la hiérarchie nationale et fixer l’agenda des dix prochaines années.

C’est Xi Jinping qui succède à Hu Jintao, devenant ainsi le chef du Parti communiste et de l’armee chinoise.

Ce nouveau groupe d’hommes dont la mission sera de gérer la deuxième puissance économique mondiale représente la cinquième génération de leaders de la Chine moderne. Ils accèdent au pouvoir à un moment ou le pays fait face à de nombreux défis alors que les demandes de reforme se font de plus en plus pressants.

Xi Jinping semble conscient de ces problèmes et les a mentionnés directement dans un discours précis et concis qui, selon les analystes politiques, indique le ton de son mandat.

M. Xi a déclaré que "les Chinois ont un amour fervent de la vie et veulent une meilleure éducation, plus d’emplois stables, de meilleurs revenus, une meilleure sécurité sociale, un meilleur système de soins de santé, des logements plus décents et un environnement plus sain."

Le récent congrès du Parti communiste chinois a aussi été l’occasion d’aborder le problème de la corruption et des abus de pouvoir. Le nouveau leader en a parlé dans son discours : "des efforts considérables doivent être déployés, selon Xi Jinping, pour s’attaquer au problème de la corruption affectant des membres du parti, de ceux qui sont en décalage par rapport au public, de même que l’importance démesurée accordée a la formalité et la bureaucratie."

Ces références à la corruption et aux autres défis confrontés par Pékin n’ont rien de nouveau, mais le style est tout à fait différent de celui de ses prédécesseurs.

David Zweig, politologue de l’Université des Sciences et de la Technologie de Hong Kong, a noté l’aisance de Xi Jinping dans son premier discours. Le nouveau leader a même offert des excuses aux médias pour les avoir fait attendre. Ses propos relatifs au désir de la Chine d’être totalement intégrée dans le monde reflètent, selon l’expert, la carrière et la personnalité de Xi Jinping.

“Il est expérimenté et connaît les occidentaux. Il a vécu à Fujian pendant longtemps et pris contact avec le monde extérieur, avec Taiwan, avec Hong Kong. Et, vous savez qu’il a aussi travaillé à Shanghai et a Zhejiang, c’est un homme de la côte qui a passé quelque temps aux Etats-Unis, un voyage d’ailleurs très fructueux."

D’autres analystes rappellent qu’en tant que vice-président chinois, Xi a effectué au moins 50 voyages à l’étranger. Son prédécesseur Hu Jintao a laissé le pays moins de 20 fois. Avec Xi Jinping, opine Jean-Pierre Cabestan de l’Universite baptiste de Hong Kong, c’est un peu l’abandon du jargon du parti.

"C’est un changement positif par rapport à Hu Jintao dont le langage était très traditionnel dans son discours d’investiture. Ce qui dénote une distance vis-à-vis de la société, et cela préoccupe l’élite dirigeante", a dit le professeur Cabestan.

Néanmoins, fait remarquer le politologue, ce qui doit changer en Chine, ce n’est pas seulement le style, mais la façon dont les nouveaux leaders vont diriger le pays. Il n’est sûrement pas le seul à avoir cette opinion.
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