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WhatsApp appelé à collaborer dans l'enquête de l'attentat de Londres


Une ambulance aérienne atterrit au Parlement britannique, à Londres, le 22 mars 2017.
Une ambulance aérienne atterrit au Parlement britannique, à Londres, le 22 mars 2017.

Quatre jours après l'attentat au Parlement de Londres, les enquêteurs cherchaient toujours dimanche de possibles complicités, la ministre de l'Intérieur appelant les services de messagerie sécurisée comme WhatsApp à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".

La ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd a jugé "totalement inacceptable", dimanche sur la BBC, le fait que des communications entre suspects d'actes de terrorisme puissent échapper aux services de renseignement parce qu'elles sont encryptées.

La ministre a confirmé sur Sky News que Khalil Masood, le Britannique de 52 ans converti à l'islam qui a tué mercredi trois personnes en les fauchant avec sa voiture sur le pont de Westminster avant de poignarder à mort un policier devant le parlement, a utilisé le service de messagerie sécurisée WhatsApp, propriété de Facebook, juste avant l'attaque.

"Nous devons nous assurer que les entreprises comme WhatsApp --et il y en a beaucoup d'autres comme celle-là-- ne fournissent pas de cachette secrète où les terroristes peuvent communiquer entre eux", a-t-elle dit dans l'émission politique de la BBC.

"Nous devons nous assurer que nos services de renseignement ont la capacité d'accéder à des échanges comme ceux encryptés sur WhatsApp", a-t-elle fait valoir, annonçant rencontrer jeudi plusieurs responsables d'entreprises compétentes dans ce domaine, sans les nommer, pour les convaincre de collaborer avec les autorités.

"Il y a des enquêtes en cours concernant des terroristes", "ils doivent être de notre côté et je vais essayer de les convaincre", a-t-elle dit sur Sky News.

82 secondes

Du côté de la police, les enquêteurs "pensent qu'il s'agit d'un agresseur solitaire", a affirmé Amber Rudd, soulignant cependant qu'il était impossible "d'être complètement sûr" et que l'enquête se poursuivait.

"Nous sommes déterminés à comprendre si Masood était un acteur isolé inspiré par la propagande terroriste ou bien si d'autres personnes l'ont encouragé, l'ont soutenu ou lui ont donné des instructions", a déclaré samedi soir un haut responsable britannique de la lutte antiterroriste, Neil Basu.

"Notre enquête continue à un rythme soutenu. Je suis reconnaissant pour le soutien que le public nous a apporté jusqu'à présent, mais je lui demande davantage d'aide", a-t-il dit.

A la suite de l'attentat qui a fait au moins cinquante blessés, outre les quatre morts, la police a interpellé 11 personnes soupçonnées de participer à la préparation d'attentats.

Mais seule une de ces personnes restait en garde à vue dimanche, un homme âgé de 58 ans arrêté à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre. Les 10 autres ont été remises en liberté, dont l'une, une femme de 32 ans, en liberté conditionnelle.

Entre 1983 et 2003, Adrian Russell Ajao, alias Adrian Elms, alias Khalid Masood a été plusieurs fois condamné pour agressions, détention illégale d'armes et trouble à l'ordre public. Entre novembre 2005 et novembre 2006 puis entre avril 2008 et avril 2009, il a été professeur d'anglais en Arabie saoudite, a confirmé l'ambassade saoudienne qui a précisé qu'il n'était pas dans le collimateur des services de sécurité du royaume.

Mercredi, il ne lui a fallu que 82 secondes pour semer la terreur avant d'être abattu par la police.

L'attaque a été revendiquée le lendemain par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a déclaré que Masood était "un soldat" de l'organisation.

Mais la police veut en savoir plus. "Nous pensons toujours que Masood a agi seul ce jour-là", mais "même s'il a agi seul dans la préparation (de l'attentat), nous devons établir avec une absolue clarté pourquoi il a commis ces actes atroces", adit Neil Basu.

Le responsable reconnaît qu'en l'absence de nouvelles informations, cet objectif pourrait ne pas être atteint: "Nous devons tous accepter que la possibilité existe que nous ne comprenions jamais pourquoi (Masood) a fait cela. Cette explication pourrait être morte avec lui".

Avec AFP

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