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Les rivaux républicains de Donald Trump se lâchent


 Les candidats républicains au North Charleston Coliseum, le 14 janvier 2016, à North Charleston, Caroline du sud
Les candidats républicains au North Charleston Coliseum, le 14 janvier 2016, à North Charleston, Caroline du sud

Les primaires pour la présidentielle américaine sont presque là, le ton change : l'extravagant Donald Trump, en tête dans les sondages dans le camp républicain, s'est découvert jeudi des adversaires pugnaces.

Habitué à faire le show et à donner le ton, le magnat de l'immobilier a essuyé les attaques répétées du sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz. Leur mano a mano lors du sixième débat républicain à North Charleston (Caroline du Sud) a partiellement éclipsé les cinq autres candidats présents sur scène.

Ted Cruz a fait une remontée spectaculaire dans le petit Etat de l'Iowa où débuteront, dans moins de trois semaines, les primaires qui désigneront les candidats qui s'affronteront le 8 novembre pour succéder à Barack Obama à la Maison Blanche.

En attendant le verdict du terrain, les sondages restent très flatteurs pour le milliardaire. Selon le plus récent, réalisé pour NBC/WSJ, Trump est très largement en tête avec 33% des intentions de vote, contre 20% pour Ted Cruz et 13% pour le sénateur de Floride Marco Rubio.

"J'adore ce sondage", a lancé M. Trump, content de son effet.

Unis dans leur dénonciation de la politique étrangère de Barack Obama, les sept candidats ont rivalisé dans leurs attaques envers Hillary Clinton, en position de favorite dans le camp démocrate.

Pour Jeb Bush, fils et frère de président, l'ancienne secrétaire d'Etat serait un "désastre" pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Mme Clinton s'est "disqualifiée pour être commandant en chef", a jugé M. Rubio.

Mais le débat a d'abord été marqué par une série d'échanges acerbes.

Le magnat de l'immobilier a ressorti récemment des tiroirs un vieux dossier sur Ted Cruz: sa naissance au Canada et son éventuelle inéligibilité à la présidence des Etats-Unis.

- "Propos insultants" -

Pour ce dernier, le milliardaire panique à l'approche de la première consultation et est prêt à faire feu de tout bois.

"En septembre, mon ami Donald affirmait (...) que ce n'était pas un sujet. Depuis, la Constitution n'a pas changé, mais les chiffres des sondages eux ont évolué", a-t-il ironisé, évoquant sa remontée dans l'Iowa.

"Un énorme point d'interrogation pèse sur votre candidature, vous ne pouvez pas faire ça au parti", a rétorqué le milliardaire.

A Ted Cruz qui évoquait la possibilité de lui offrir le poste de vice-président, le magnat de l'immobilier a écarté ce scénario d'un revers de main. "Si cela ne marche pas, je retournerai à la construction d'immeubles !".

Après une longue tirade du sénateur du Texas contre "l'esprit new-yorkais" qu'il juge beaucoup trop à gauche, le magnat de l'immobilier s'est engouffré dans la brèche, dénonçant "les propos insultants" de son rival.

"New York est un lieu fantastique", a-t-il lancé, évoquant, sous des applaudissements nourris, la réaction "magnifique" de ses habitants après les attentats du 11 septembre 2001. "Nous avons reconstruit le centre de Manhattan", a-t-il ajouté, démontrant son aisance sous les projecteurs.

Avant même le début du débat, les dirigeants du parti républicain avaient rompu cette semaine avec la relative neutralité qu'ils prétendaient afficher face au magnat de l'immobilier.

En sélectionnant Nikki Haley, la plus jeune gouverneure du pays (43 ans, Caroline du Sud), pour prononcer l'allocution de réponse du parti au discours annuel de Barack Obama devant le Congrès mardi, ils avaient choisi d'envoyer un signal fort.

"Certains croient qu'il suffit d'être le plus bruyant pour changer les choses", a déclaré cette dernière, visant ouvertement Donald Trump comme elle l'a reconnu le lendemain. "Souvent, la meilleure chose à faire consiste à baisser le volume".

"Je ne l'ai pas mal pris, elle a dit la vérité", a répondu Donald Trump. "Nous n'avons pas de frontières, notre pays est géré par des gens incompétents. Oui, je suis très très en colère".

La vraie raison de la résistance des chefs du parti s'explique par le scrutin de novembre. Ils estiment que Donald Trump n'est pas le meilleur candidat pour rassembler la droite et le centre dans les urnes face à Hillary Clinton, la favorite des démocrates.

Ils craignent aussi l'effet domino d'un candidat Trump sur les législatives, qui auront lieu le même jour que la présidentielle, sur le même bulletin de vote. Les électeurs cochent plus facilement toutes les cases républicaines si le candidat à la présidentielle, en haut de la feuille, est à leur goût.

Reste que politiquement, les manigances de "l'establishment" contre Donald Trump contribuent à renforcer son image de candidat anti-système.

Avec AFP

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