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La candidate démocrate Hillary Clinton soulagée, à deux jours de la présidentielle


Une partie de la lettre de James Comey à des membres du Congrès, le 6 novembre 2016.
Une partie de la lettre de James Comey à des membres du Congrès, le 6 novembre 2016.

Hillary Clinton avait de quoi être soulagée dimanche à 36 heures de l'élection présidentielle américaine, désormais débarrassée de l'affaire de ses emails qui avait récemment refait surface.

Le directeur du FBI James Comey a fait savoir qu'il maintenait ses conclusions de juillet dernier, selon lesquelles il n'y avait pas matière à poursuivre Mme Clinton dans cette affaire.

L'entourage de la candidate démocrate à la Maison Blanche, qui a vu les sondages se resserrer ces derniers jours au niveau national et dans plusieurs Etats-clés, s'en est immédiatement réjoui.

"Nous sommes contents que cette affaire soit réglée", a déclaré sa directrice de campagne Jennifer Palmieri à bord de l'avion de Mme Clinton, avant son deuxième meeting de la journée à Cleveland, dans l'Etat-clé de l'Ohio, où la candidate démocrate était accompagnée de la star de la NBA Lebron James, enfant du pays.

Mme Clinton n'a pas mentionné ce rebondissement dans son meeting, et s'est tenue à son script habituel dans cette dernière ligne droite frénétique, où les deux candidats multiplient les meetings pour convaincre leurs électeurs d'aller voter.

Première femme présidente ?

Mme Clinton, 69 ans, qui espère devenir la première femme présidente des Etats-Unis, a une nouvelle fois opposé sa vision, "confiante dans l'avenir", à celle "sombre et clivante" de son adversaire républicain, le milliardaire populiste Donald Trump. "On sait ce qu'il a dit et ce qu'il a fait. Vous n'avez pas besoin d'entendre la litanie de tous les gens qu'il a insultés ou dénigrés", a-t-elle déclaré.

"Nous sommes arrivés à l'heure de vérité dans cette élection", a insisté Mme Clinton. "Nos valeurs fondamentales sont en jeu".

L'Ohio avait voté démocrate en 2008 et 2012, mais Donald Trump y est légèrement en tête selon la moyenne des sondages, et c'était le deuxième meeting à Cleveland de Mme Clinton en 48 heures: vendredi soir, elle était montée sur scène avec le rappeur Jay Z et Beyoncé.

Un déploiement de paillettes qui a émaillé sa dernière ligne droite, pour essayer d'attirer les jeunes et les minorités.

Samedi, Katy Perry avait aussi donné pour elle un concert à Philadelphie. Et lundi soir, Bruce Springsteen et Bon Jovi seront de la partie à Philadelphie lors de l'un de ses derniers meetings, avec le président Obama et sa femme Michelle.

L'annonce du directeur du FBI enlève une solide épine du pied, de Mme Clinton, dans une course très serrée.

M. Comey avait stupéfié le monde politique en annonçant vendredi dernier une ramification à l'enquête sur le serveur privé utilisé par Mme Clinton quand elle était secrétaire d'Etat. De nouveaux emails, découverts sur l'ordinateur portable d'Anthony Weiner, le mari (séparé) d'une proche collaboratrice de Mme Clinton Huma Abedin, ont depuis été examinés. "Nous avons revu toutes les communications qui venaient d'Hillary Clinton ou lui avaient été envoyées lorsqu'elle était secrétaire d'Etat, et après cet examen, nous n'avons pas changé nos conclusions annoncées en juillet concernant Mme Clinton", a déclaré M. Comey dans un courrier à des élus du Congrès qui l'ont rendu public.

Cette annonce prive Donald Trump d'un sujet qu'il avait largement exploité ces derniers jours, parlant d'un scandale "plus gros" que le Watergate.

Ce nouveau développement "ne change rien", a déclaré sa directrice de campagne Kellyane Conway dimanche soir, en affirmant que le FBI avait "mal géré (cette enquête) depuis le début". Elle a insinué qu'il y avait des règles pour "nous les petites gens", et d'autres pour Hillary Clinton.

"Comey doit être sous une énorme pression pour se dégonfler comme ça et annoncer quelque chose qu'il ne peut pas savoir", a pour sa part twitté le républicain Newt Gingrich, ancien speaker (président, ndlr) de la Chambre des Représentants, proche de Trump.

Le milliardaire républicain de 70 ans, qui jour après jour répète qu'il va gagner, a passé le week-end à sillonner les Etats-Unis, au rythme de cinq Etats et autant de meetings par jour, essayant notamment de capturer certains Etats démocrates.

Il a continué à marteler son message anti-establishement, se positionnant comme le candidat du changement.

"Il est temps que tous les Américains s'unissent et reprennent notre gouvernement" a-t-il déclaré dimanche dans le Minnesota, Etat qui a voté démocrate depuis 1976.

"Hillary Clinton fera l'objet d'enquête pendant très longtemps pour tous ses crimes contre notre pays", a-t-il affirmé. "Vous devez comprendre que c'est un système truqué".

Sondages serrés

A 36 heures de l'élection présidentielle dans la première puissance mondiale, dont le résultat aura des répercussions bien au delà de ses frontières, la moyenne nationale des sondages donne à Mme Clinton 2,2 points d'avance.

Grâce à ce qui semble être une forte mobilisation des électeurs latinos, qui n'ont jamais pardonné à Trump son discours sur les Mexicains violeurs et criminels, la démocrate a une toute petite avance en Floride, l'Etat-clé sans lequel Donald Trump aura le plus grand mal à l'emporter.

Elle semble aussi bien placée pour emporter le vote des femmes - qui représentent 52% des votants - et notamment des femmes diplômées, hérissées par les propos sexistes de Donald Trump.

Dimanche, Nate Silver, grand gourou des analyses électorales américaines, donnait à Mme Clinton 65% de chances de gagner, le New York Times, autre référence, 84%.

Avec AFP

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