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Un survivant retrouvé au Népal, où l'aide progresse lentement


Un médecin traitant un survivant du séisme au Népal (AP)
Un médecin traitant un survivant du séisme au Népal (AP)

Les chances de trouver des survivants s'amenuisent cinq jours après le séisme de magnitude 7,8. Le nombre de morts approche les 6.000 selon un dernier bilan.

KATMANDOU, 30 avril (Reuters) - Dans un Népal dévasté où l'aide peine encore à parvenir jusqu'aux régions les plus reculées, un adolescent a été retiré vivant jeudi des décombres d'un hôtel de Katmandou, rare moment de joie pour une population traumatisée et en colère face à la lenteur de la réaction des autorités.

Les chances de trouver des survivants s'amenuisent cinq jours après le séisme de magnitude 7,8 qui a secoué le pays. Le nombre de morts approche les 6.000 selon un dernier bilan. Un policier a pourtant réussi à secourir le jeune Pema Lama, 15 ans, coincé depuis samedi sous les décombres de l'hôtel Hilton de Katmandou.

Muni d'une minerve et installé sur une civière, l'adolescent a été conduit jusqu'à une ambulance devant les objectifs de la presse et sous les acclamations de la foule, a constaté un photographe de Reuters. En dehors de la capitale, l'aide est parvenue à quelques localités reculées des zones montagneuses où le bilan des victimes et des dégâts reste impossible à dresser.

Un journaliste de Reuters monté à bord d'un hélicoptère de l'armée qui se rendait de Chautara, au nord-est de Katmandou, vers la frontière avec le Tibet, a pu constater que 70% à 80% des bâtiments sont gravement endommagés. Dans un village reculé, il a vu une équipe médicale de l'armée soigner les habitants blessés tandis que des soldats supervisaient le déchargement de marchandises sur un terrain boueux près d'une école servant d'héliport.

De nombreux Népalais dorment toujours à la belle étoile. Selon les Nations unies, 600.000 habitations ont été détruites ou endommagées par le séisme, le plus grave depuis 1934. Huit millions de personnes, sur une population totale de près de 28 millions, sont touchées à des degrés divers, et au moins deux millions vont avoir besoin de tentes, d'eau et de médicaments au cours des trois mois à venir.

Selon un dernier bilan communiqué par le ministère de l'Intérieur, le nombre de décès confirmés atteignait jeudi après-midi 5.858 morts; le nombre de blessés était de 13.800 blessés. Un troisième Français figure parmi les victimes du séisme, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Des tensions entre étrangers et Népalais cherchant à être évacués sont également apparues. Dans la vallée de Langtang, où 150 personnes seraient coincées, un pilote d'hélicoptère aurait été pris en otage par les Népalais, qui ont exigé d'être évacués en premier. Dans le village d'Ashrang à Gorkha, l'un des secteurs les plus touchés à environ quatre heures de route à l'ouest de Katmandou, des centaines de personnes vivent dehors avec peu de nourriture et d'eau malgré les boîtes de biscuits et les sacs de riz et de farine stockés dans un bâtiment public non loin de là.

La police a fermé les hautes grilles du bâtiment, refusant l'accès à la population le temps de compter la marchandise. "Nous leur avons dit que nous pouvions gérer sans leur aide", a déclaré Mohammad Ishaq, instituteur, qui estime que la population est livrée à elle-même pour se nourrir et pour soigner les malades. Dans le secteur, une équipe allemande explique qu'elle se concentre sur l'aide médicale, les villageois ayant réussi par eux-même à extirper les morts et les vivants des décombres. A Katmandou, l'homme de 28 ans tiré vivant mardi des décombres d'un immeuble d'habitation après avoir passé 80 heures sans boire et sans manger, n'est pas particulièrement heureux. Il a expliqué jeudi à Reuters qu'une de ses jambes a dû être amputée et qu'il n'a pas l'argent pour s'acheter une chaise roulante.

"Comment vais-je passer le reste de ma vie et aider ma famille?", a demandé Rishi Khanal. Dans une autre histoire proche du miracle, une fillette a été érigée par certains au rang de divinité parce qu'elle a survécu au séisme de samedi près d'un des palais royaux de Katmandou alors que presque tous les autres bâtiments alentours se sont effondrés.

Dans l'Everest, si de nombreux grimpeurs ont renoncé à faire l'ascension du sommet le plus élevé du monde, d'autres ont toutefois décidé de continuer malgré la tragédie en cours. L'escalade sera à nouveau autorisée la semaine prochaine, une fois réparés les dégâts causés par les avalanches déclenchées par le tremblement de terre, ont annoncé jeudi les autorités.

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