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Un sommet inédit à Istanbul pour mieux répondre aux crises humanitaires


Un groupe de leaders mondiaux et des représentants posent pour une photographie au Sommet humanitaire mondiale, à Istanbul, le 23 mai 2016.
Un groupe de leaders mondiaux et des représentants posent pour une photographie au Sommet humanitaire mondiale, à Istanbul, le 23 mai 2016.

Des dirigeants politiques et des ONG du monde entier se réunissent à Istanbul pour un sommet inédit, parrainé par l'ONU, visant à améliorer la manière globale de répondre aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le réchauffement climatique.

Avec environ 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d'assistance dans le monde, de nombreux acteurs du secteur, Etats, organisations non gouvernementales et entreprises, estiment que le système humanitaire actuel est à bout de souffle et a besoin d'être repensé d'urgence.

Pour François Grunewald, directeur exécutif du Groupe URD- Urgence, réhabilitation et développement, joint à Istanbul par VOA AFRIQUE, ce sommet met en exergue les sujets qui n’avaient jamais été évoqués avant notamment les enjeux de la préparation des catastrophes.

François Grunewald, joint par John Lyndon
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Mais les près de 6.000 participants attendus, dont plus de 60 chefs d'Etat et de gouvernement, devront surmonter le scepticisme ambiant. Anticipant une "déclaration de bonnes intentions" et aucune avancée concrète, l'influente ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé qu'elle ne participerait pas au sommet.

Des rencontres bilatérales en marge de l'événement sont également attendues : la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu'elle évoquerait l'état de la démocratie en Turquie avec le président Recep Tayyip Erdogan lundi.

Convoqué par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le sommet de deux jours veut engendrer une série "d'actions et d'engagements concrets" pour aider les pays à mieux se préparer à affronter les crises, définir une nouvelle approche pour gérer les déplacements forcés et garantir des sources de financement fiables pour y répondre.

"Il s'agit d'une opportunité unique de mettre en place un programme ambitieux et de long terme afin de changer la façon dont nous apaisons et prévenons les souffrances des plus vulnérables de ce monde", a déclaré dimanche à la presse le sous-secrétaire de l'ONU aux Affaires humanitaires Stephen O'Brien.

'Pratiques quasi moyenâgeuses'

Pour le vice-secrétaire général des Nations unies Jan Eliasson, il faut s'attaquer aux "causes profondes" de ces crises issues des conflits et du réchauffement climatique. "Nous devons fournir beaucoup plus d'efforts pour prévenir les conflits et faire en sorte d'être prêts lorsque les crises frappent", a-t-il souligné dimanche.

Le choix d'Istanbul pour accueillir ce sommet inédit est aussi symbolique que controversé. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens, mais plusieurs ONG accusent ses autorités, qui démentent, de renvoyer des Syriens dans leur pays en guerre.

Plusieurs conflits dans la région, notamment en Syrie, où plusieurs cas de civils morts de faim dans des villes assiégées ont été rapportés, illustrent de manière criante les limites du système humanitaire actuel.

Dénonçant des "pratiques quasi moyenâgeuses", M. Eliasson a souligné dimanche que le sommet devait lancer "un appel fort" au respect du droit international humanitaire, mis à mal par les attaques contre des écoles et des hôpitaux.

L'ONG MSF, dont 75 hôpitaux ont été attaqués l'année dernière, a indiqué qu'elle boycotterait le sommet en raison du manque d'initiatives concrètes pour mettre fin aux "graves restrictions mises en places par certains Etats" en termes d'accès humanitaire.

Le système humanitaire actuel est trop "bureaucratique et allergique au risque", a dit à l'AFP Sandrine Tiller, de MSF, pour qui le Sommet humanitaire mondial risque de ne rien changer à la situation des personnes affectées par les conflits en Syrie ou au Yémen.

Malgré tout, les participants, dont de nombreuses ONG de petite ou moyenne taille en première ligne des crises humanitaires, espèrent que le sommet impulsera au moins un élan dans la bonne direction.

Il faut que le sommet d'Istanbul soit une "étape majeure", a dit à l'AFP Kerem Kinik, dirigeant du Croissant rouge turc, en fixant des objectifs de développement et en consolidant le système de financements.

"Les attentes concernant le sommet ont progressivement diminué", a déclaré à l'AFP Rob Williams, de l'ONG War Child. Mais, a-t-il ajouté, "nous avons toujours le sentiment qu'il y a beaucoup de bonne volonté".

Avec AFP

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