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Un défenseur des droits de l'Homme emprisonné entame une grève de la faim au Soudan


Une manifestation à Khartoum, le 20 mai 2010.
Une manifestation à Khartoum, le 20 mai 2010.

Un important défenseur soudanais des droits de l'Homme emprisonné depuis décembre a entamé une grève de la faim pour une durée indéfinie, a annoncé son épouse samedi.

Mudawi Ibrahim Adam, 58 ans, professeur d'ingénierie à l'université de Khartoum, a été arrêté par des agents de la sécurité le 7 décembre dans le cadre d'une campagne de répression visant des militants et des responsables de l'opposition.

"Nous lui avons rendu visite jeudi et avons constaté qu'il avait entamé une grève de la faim pour une durée indéfinie depuis le 2 février", a déclaré son épouse Sabah Mohamed Adam lors d'une conférence de presse à Omdurman, près de Khartoum.

"Nous l'avons trouvé très faible et sommes vraiment inquiets pour lui", a-t-elle souligné, ajoutant que le médecin de la prison ne l'avait vu qu'une seule fois au cours des huit premiers jours.

Ibrahim Adam, qui a subi une opération au coeur en 2015 et doit voir régulièrement son médecin, avait déjà effectué une grève de la faim entre le 22 et le 29 janvier.

"Il nous a dit que cette fois, sa grève courait sur une période indéfinie, à moins que les autorités ne le remettent à la justice ou ne le relâchent", a déclaré l'épouse du militant, ajoutant que sa famille n'avait pu lui rendre visite que deux fois jusqu'à présent.

"Nos avocats nous ont dit que le Service national de renseignement et de la sécurité a porté plainte contre lui, l'accusant de tentative de suicide."

Tenter de mettre fin à ses jours est considéré comme un crime dans la loi soudanaise.

En décembre, les services de sécurité soudanais ont arrêté plusieurs leaders et militants de l'opposition dans le cadre de la répression de manifestations contre la décision gouvernementale de baisser les subventions sur les prix des carburants.

Déjà plusieurs fois arrêté, Mudawi Ibrahim Adam avait vu son Organisation pour le développement social du Soudan fermée par les autorités en 2009.

Après son arrestation, l'ONG Amnesty International avait prévenu qu'il risquait "d'être torturé ou victime de mauvais de traitements".

Cette "arrestation arbitraire met en évidence les tentatives désespérées du gouvernement (soudanais) d'effacer les dernières traces d'opposition dans ce pays", avait-elle estimé.

Avec AFP

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