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Trump joue la surenchère en boycottant un débat républicain


Donald Trump salue la foule à la fin d’un meeting de campagne à l'Université de l'Iowa à Iowa City, Iowa, 26 janvier 2016.
Donald Trump salue la foule à la fin d’un meeting de campagne à l'Université de l'Iowa à Iowa City, Iowa, 26 janvier 2016.

Le magnat de l'immobilier organisera un meeting concurrent non loin du débat à Des Moines, la capitale de l'Etat.

Donald Trump joue la surenchère en refusant de participer à un débat des prétendants républicains à la Maison Blanche jeudi dans l'Iowa, pour prouver qu'il reste l'homme fort de la course à la présidentielle à quelques jours d'une élection primaire cruciale dans cet Etat.

Donnant un tour inédit à la campagne, le magnat de l'immobilier organisera un meeting concurrent non loin du débat à Des Moines, la capitale de l'Etat, a-t-il annoncé mardi, surprenant tout le monde politique.

Un pavé dans la mare des primaires de l'Iowa, où se tiendront lundi les premières consultations. Les électeurs de cet Etat du centre des Etats-Unis se prononceront sur 12 candidats républicains et trois démocrates qui cherchent l'investiture de leur parti pour la présidentielle de novembre.

Mais l'absence de Trump ne l'empêchera pas de rester au centre de l'attention des médias, dont il est passé maître.

Le candidat a retweeté jeudi le commentaire d'un partisan disant "espérer que CNN a assez de bande passante parce que peu de gens vont regarder Fox News ce soir".

Il reproche à la chaîne, qui organise le débat, de le maltraiter et accuse sa journaliste vedette, Megyn Kelly, de partialité, raison officielle de son boycott.

Mais Donald Trump a sans doute calculé qu'il avait tout à gagner à ce coup d'éclat.

De fait, sa présence dans les débats depuis août a permis aux chaînes d'atteindre leurs meilleures audiences jamais réalisées pour des émissions politiques.

Et toutes les chaînes qui ne peuvent pas diffuser le débat jeudi soir -- exclusivité de Fox News --, pourront en revanche filmer le meeting de Trump.

"M. Trump sait quand une affaire s'annonce mauvaise. Fox News gagne des dizaines de millions de dollars grâce aux débats, bat des records d'audience, alors que lors des années précédentes il s'agissait d'événements sans grande importance et sans audience", a expliqué mardi l'équipe de campagne du milliardaire.

'Théâtre'

Le retrait de Donald Trump fera de son plus proche rival, le sénateur du Texas Ted Cruz, l'homme au centre du débat télévisé de jeudi. Sept candidats seront sur scène, dont le sénateur de Floride Marco Rubio et le docteur Ben Carson.

Ted Cruz a ironisé sur la "peur" de Donald Trump face à Megyn Kelly et l'a invité à un duel télévisé.

Marco Rubio a fustigé le "théâtre" de Trump et Cruz, jugeant le débat important pour exposer ses idées aux Américains. Ben Carson a avoué qu'en apprenant le retrait de Trump, il ne savait pas si c'était du lard ou du cochon mais que cela "n'avait pas beaucoup d'importance".

Seul Rand Paul s'est réjoui de ne pas avoir à "s'accrocher avec Trump" jeudi soir.

Donald Trump reste le préféré des républicains au niveau national mais aussi dans l'Iowa, un temps talonné par Cruz. Selon un dernier sondage Wall Street Journal/NBC/Marist Poll, Trump recueille 32% des intentions de vote contre 25% pour Cruz.

L'enjeu du vote de l'Iowa, pour Ted Cruz, est d'asséner un coup symbolique à l'homme qui domine la course depuis juillet. Il cherche à unifier l'aile droite du parti républicain, qui hésite aujourd'hui entre plusieurs candidats.

Pour y parvenir, Ted Cruz a enregistré le soutien de leaders du mouvement évangélique, influent dans l'Iowa, où six électeurs républicains sur dix en 2012 étaient évangéliques.

Mais Donald Trump n'est pas boudé non plus par les élites conservatrices. Jerry Falwell Jr., président de la grande université évangélique Liberty University, a apporté son soutien au milliardaire.

Au-delà de la soirée de jeudi, la stratégie dans l'Iowa de Trump défie aussi toute la tradition électorale.

Trump n'organise que des meetings dans l'Etat, un ou deux par jour, là où ses rivaux privilégient les échanges, avec des séances de questions-réponses dans des écoles ou des restaurants.

Avec AFP

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