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Trois civils tués dans les affrontements entre Bantous et Pygmées en RDC


Des pêcheurs locaux sur le lac de Tanganyika.
Des pêcheurs locaux sur le lac de Tanganyika.

Trois civils ont été tués dans les combats entre Bantous et Pygmées dans une région du sud-est de la République démocratique du Congo où les deux communautés s'affrontent régulièrement.

"Trois civils ont été tués et quatre-vingts huttes incendiées" dans "des accrochages entre les miliciens des groupes Maï-Maï Luba et Pygmées dans la localité de Kizika", territoire de Kabalo dans la province du Tanganyika (sud-est), a indiqué à la presse le capitaine Yassine Kasim, un porte-parole militaire de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).

Ces affrontements ont eu lieu les 26 et 28 octobre et entraîné le déplacement de 23.000 personnes qui ont fui plusieurs villages du territoire de Kabalo vers celui de Manono voisin.

Le dernier affrontement entre les deux communautés remonte à la mi-octobre : il avait causé la mort de vingt personnes en trois jours d'accrochages provoqués par un désaccord au sujet d'une récolte de chenilles. Les chenilles sont consommées par les communautés locales mais elles sont aussi une source importante de revenus commerciaux.

Depuis décembre 2013, le nord du Katanga (région grande comme l'Espagne, morcelée en 2015 en quatre provinces dont le Tanganyika) est le théâtre de nombreux accrochages entre Bantous de l'ethnie Luba et Pygmées de l'ethnie Twa.

Les tensions entre les deux communautés sont antérieures à l'indépendance de la RDC (1960).

Aujourd'hui, le mode de vie nomade des Pygmées, des chasseurs cueilleurs, est menacé par la déforestation, l'exploitation des mines et l'expansion des terres agricoles des Bantous.

Souvent considérés comme des citoyens de seconde classe, ils cherchent à faire reconnaître leur droits mais leurs revendications se heurtent régulièrement au refus des populations bantoues.

La nouvelle flambée de ces violences entre les deux communautés a repris après une année d'accalmie, à la suite de médiations des autorités locales et de la Monusco.

Fin septembre, à l'issue d'une longue procédure, la justice congolaise a condamné quatre Bantous à 15 ans de prison pour crimes contre l'humanité en lien avec ce conflit.

Avec AFP

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